Le chemin des âmes à Vesdun

Publié le par nous-en-boischaut-sud

La scène est dépouillée, quelques copeaux de bois, un tronc d’arbre : évocation de la grande forêt canadienne. Un homme et une femme sont sur scène pour ce récit théâtralisé tiré du superbe livre de Joseph Boyden ; au fond de la scène, un guitariste accompagne discrètement le récit.

Le chemin des âmes à VesdunLe chemin des âmes à Vesdun

Xavier, un soldat canadien rentre de la Grande Guerre, amputé d’une jambe, décharné, ravagé par les effets de la morphine : une loque humaine. Dans ses yeux, visions, éclairs, instantanés des scènes d’horreur : le texte est cru, violent, sans fard.

Cet homme est un indien Ojibwa, sa tante est là pour l’accueillir, Niska, c’est une femme-médecine, la dernière du clan. Elle porte la destinée des tribus indiennes : décimées, réfugiées dans la forêt, avec la famine qui règne, la famine qui rend fou, fait commettre l’irréparable, fait réapparaitre les wendigos qu’il faut bien éliminer. Contraintes et forcées, les tribus regagnent les réserves les unes après les autres. Le souffle de la nature parcourt le texte, une nature ni hostile ni bienfaisante, une nature qui s’impose, prégnante.

Xavier et Niska : ils sont aussi le résultat de l’acculturation des indiens, emmenés de force par les blancs dans les pensionnats. Niska n’a plus personne à qui transmettre ses savoirs, Xavier a rencontré Elidja au pensionnat, ils s’engageront ensemble, ensemble ils feront cette guerre de blancs. Tireurs d’élite, ils seront glorifiés, indiens, ils seront méprisés. Ensemble, entre admiration, compétition et un soupçon de jalousie, ils seront façonnés et détruits par l’enfer des champs de bataille du nord de la France, les balles qui miaulent et les éclaboussures de sang ; mais l’un aime la guerre, l’autre pas. Le texte est puissant, sans concession.

Maintenant, que peuvent les médecines de Niska face à ces maux qu’elle ne connait pas : elle ne peut que raconter, parler pour maintenir en vie ce neveu qui se laisse mourir et qu’elle doit sauver.

Le chemin des âmes à VesdunLe chemin des âmes à Vesdun

Dans la salle, pas un bruit, Jean-Claude Botton et Michèle Bouhet portent ce texte d’une force incroyable, Jean-Louis Compagnon, discrètement accompagne.

A la fin de la pièce, moment de détente bienvenue, spectateurs et acteurs se retrouvent autour d’un verre offert par la municipalité de Vesdun.

Si vous n’avez pas pu assister à cette représentation à Vesdun, il vous faut vous replonger dans le grand livre de Joseph Boyden : « Le chemin des âmes » vous pourrez vous rendre compte de toute la force de ce texte.

Dans la salle, les affiches de l’exposition « La Grande Guerre vue par la Presse », présentées par le Centre de la Presse sont exposées, histoire de rester un peu dans l’ambiance. Si vous ne les avez pas vues, c’est une occasion de relire le petit compte-rendu que nous en avions fait lors du passage de l’exposition à St Loup des Chaumes :

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article