Festovillage 2016

Festovillage, c’est le festival des Gâs du Berry en leur village de Nohant. Il se déroule entre l’église Ste Anne, leur maison et celle de George Sand, cette année, c’était entre les 29 et 31 juillet. Et pour leur festival, les Gâs du Berry, revendiquant du haut de leurs 128 ans, le titre de plus ancienne société folklorique de France, vous accueillent en musique en vous incitant à danser.

Un festival qui passe de découvertes musicales (trad’ mais pas que …) en théâtre et au spectacle des Gâs du Berry ; tout cela autour de bals sur la place du village.

Samedi, nous commencions par le théâtre. Le titre à rallonge de la pièce : «C’est pas un âne mon gamin, il l’aura son certificat ! » pourrait faire croire à une bouffonnerie de bas étage mais la pièce mérite beaucoup mieux que cela. Cette création des Gâs du Berry est remarquablement écrite et profite d’une mise en scène somptueuse occupant deux côtés de la cour de la ferme avec un nombre impressionnant de figurants et évidemment une forte présence musicale. La pièce nous transporte dans une école rurale pendant la première guerre mondiale où le sentiment patriotique est constamment mis en exergue. Autour de l’école, la vie rurale est complètement chamboulée par la guerre, avec le maire qui n’apporte généralement que des mauvaises nouvelles. Mais c’est également une pièce avec beaucoup d’humour, où on n’arrête pas de rire. Bravo à l’auteure.

De la cour de la ferme, nous entrons dans la bergerie pour un récital de Brave Nà. Entre musique trad’ à consonance auvergnate mais fortement modernisée, le groupe : vielles, clavier ou cornemuse et accordéon, par ses créations musicales nous conte, entre autre, la vie de Louise, jeune paysanne des années 1900.

Direction maintenant la petite église Ste Anne, fraichement restaurée, pour le cycle « Pierres et prières ». En une quinzaine de morceaux, avec vielles et cornemuses, les Gâs du Berry nous font parcourir l’univers de la musique du 11ème siècle, date de la fondation de l’église, à aujourd’hui. Un voyage bien documenté dans le temps et aussi dans l’espace avec diverses influences. Une occasion d’utiliser tous les types de cornemuses à la disposition des Gâs du Berry, y compris cette 13 pouces très égrillarde que l’on n’a plus beaucoup l’occasion d’entendre. Musiques religieuses ou musiques profanes, toutes ont un lien avec cette église Ste Anne ; un spectacle magnifique dans cette belle petite église.

A peine le temps de manger une tartine sur la petite place de l’église où les Gadeub déambulent dans la foule en toute simplicité.

La maison des Gâs du Berry se remplit. En fait la grande salle est déjà pleine à craquer pour écouter Adrien Janiak et son ukulélé, accompagné par son père Eric à la guitare. Certaines personnes devaient déjà le savoir : Adrien est un virtuose. Dans toutes ses interprétations des musiques hawaïennes à la musique jazz manouche, la salle est scotchée à son instrument. Retenez ce nom : Adrien Janiak et allez le voir, il est passionné et il est passionnant.

Et nous retournons à la bergerie pour le spectacle des Gâs du Berry. Au fil de la tradition, commençant par danses et musiques interprétées de façon très classique, ils font évoluer le spectacle au fil du temps, accélérant le rythme, osant la couleur, vers ce qui pourrait être le trad’ dans 50 ans. Car les Gâs du Berry pensent à l’avenir, le groupe s’est considérablement rajeuni.

Quelle journée ! Maintenant, le bal est parti pour toute la nuit !