Opéra bus à Sidiailles

Publié le par nous-en-boischaut-sud

C’est un bus, un vrai, mais décoré dans le style du Palais Garnier : un opéra bus ! A l’intérieur, une vraie maison de poupée avec ses fauteuils de velours rouge, ses dorures, son plafond peint … Ce 13 novembre, il est stationné à Sidiailles pour une découverte de la musique baroque et des instruments de l’époque avec Florence Bolton et Benjamin Perrot de l’ensemble « La Rêveuse ».

Opéra bus à SidiaillesOpéra bus à Sidiailles

Avec eux nous allons parler de la musique de la Renaissance, mais la musique ne commence pas là, elle commence avec l’humanité ! Bref retour sur les périodes antérieures : de l’époque préhistorique, des flutes faites avec des os (cygnes, vautour) ont été retrouvées. Plus tard, les instruments la famille de la lyre sont l’emblème de l’antiquité. Au moyen âge on utilise à la fois des instruments à cordes frottées et pincées.

Opéra bus à SidiaillesOpéra bus à Sidiailles

Avec la Renaissance le développement des connaissances et des sciences, la musique prend un nouveau départ (à l’époque, la musique est considérée comme une science). Les instruments à cordes se divisent donc en deux familles, les cordes pincées et les cordes frottées.

L’instrument type à cordes pincées est la guitare, mais la guitare baroque (de l’époque) est assez différente de la guitare classique d’aujourd’hui : elle est plus étroite, les ouïes moins ouvertes mais très décorées souvent par une rosace (comme dans les cathédrales). Elles comportent 9 cordes (4 doubles et une simple). Ce sont de très beaux objets : table en épicéa, fond en érable, touche en ébène (c’est donc un travail d’ébéniste !).

Opéra bus à SidiaillesOpéra bus à Sidiailles

Mais il ne suffit pas d’en parler : Benjamin nous interprète une folia de Gaspar Sanz du 17ème ; cette guitare rend un agréable son cristallin.

Opéra bus à Sidiailles

Avec la Renaissance, la notation musicale devient plus précise et indique non seulement la hauteur des notes mais aussi  le rythme. Avec  l’apparition du papier et de l’imprimerie, la diffusion de partitions se développe au 16ème notamment avec Pierre Attaingnant. Mais les coûts restent élevés, les textes sont très densément écrits et les méthodes de musique plutôt sommaires...

Opéra bus à Sidiailles

Voisin de la guitare, le luth est d’origine indienne ou moyen-orientale, avec sa coque arrondie il est arrivé en occident par les arabes via « El Andalus ». Benjamin nous interprète une pavane.

Du côté des cordes frottées, à l’époque, l’instrument phare est la viole de gambe. Elle dérive du luth et se développe en parallèle du violon. Le violon est instrument rustique tandis que la viole de gambe est plus aristocratique, en conséquence l’instrument est plus décoré. L’archer se tient par le crin, comme pour la plupart des instruments … sauf le violon ! L’instrument se place entre les jambes (elle est de gambe, cette viole !) et il en existe de toutes dimensions.

Opéra bus à Sidiailles

Florence nous joue un air de Marin Marais où la viole de gambe est accompagnée par le théorbe de Benjamin.

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Un drôle d’instrument ce théorbe, grand luth (cordes pincées donc) qui permet des sons plus graves. Il comporte deux types de cordes : un petit jeu qui correspond au luth habituel et un jeu de cordes simples, longues, qui s’apparente à la harpe.

Florence et Benjamin nous interprètent un morceau de KF Abel.

Les instruments présentés ici sont essentiellement utilisés dans les milieux aristocratiques. Dans ces milieux populaires on joue plutôt de la flute ou de la cornemuse. De son côté, l’histoire de la vielle est curieuse : c’est d’abord l’instrument du pauvre (elle est utilisée par les mendiants), puis elle devient aristocratique au 18ème siècle et est l’instrument des dames (elle devient alors richement décorée) avant de retomber dans le domaine populaire au 19ème.

Florence et Benjamin n’ont pas de vielle, et ils n’oseraient pas en jouer en Berry ! Mais ils vont l’imiter avec la viole de gambe et le théorbe ; un exploit pour reproduire le son continu de la vielle !

L a musique ancienne avait complètement disparue du paysage culturel, son retour au 20ème siècle doit beaucoup à C. Dolmech et, en France, à Romain Rolland. L’ensemble « La Rêveuse » nous en a donné un aperçu, mais nos artistes restent modestes, la notation de cette musique manque beaucoup de précision et nous ne connaissons pas la façon de jouer de l’époque, ce qui est proposé est l’interprétation actuelle que nous avons de cette musique ancienne.

En tout cas ce spectacle dans l’opéra bus, cheminant de petit villages en petits villages a beaucoup de succès. Le nombre de places dans le bus est limité (29) et il faut refuser du monde à chaque représentation. Voilà un spectacle à développer.

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