Il faut restaurer l’église de Vicq Exemplet !
Rendez-vous était donné le samedi 26 octobre à 15h devant l’église de Vicq Exemplet pour une visite de l’église, dédiée à St Martin, commentée et animée par Gérard Guillaume ; nous y étions.
A 15 heures, Gérard Guillaume, au son de la cornemuse, rassemblait la bonne soixantaine de personnes qui s’était retrouvée sur la place de l’église. Gérard Guillaume, on le connait bien, il représente le meilleur compromis possible entre l’historien de l’art religieux, en particulier des églises romanes berrichonnes, le musicien multi-instrumentiste, le pédagogue, et la gentillesse ! Nous l’avions vu à l’œuvre à Châteaumeillant : http://nous-en-boischaut-sud.over-blog.com/la-confr%C3%A9rie-de-st-julien-%C3%A0-st-genest
D’un simple coup d’œil d’ensemble, il est clair que l’église de Vicq Exemplet est typique de l’art roman berrichon, avec son porche en plein cintre et sa décoration simple, caractéristique des églises bénédictines. Elle date en effet du 12ème siècle et était rattachée à l’abbaye de Déols, comme la plupart des églises du Bas-Berry. Détaillant un peu plus ce porche, on remarque qu’il est formé de trois voussures, alternant formes angulaires et formes arrondies, cette décoration permet d’accrocher la lumière du soir éclairant le porche et de l’illuminer.
Mais ce que l’on remarque d’abord au niveau du porche, ce sont les portes, récentes puisque réalisées en 1964 par l’abbé Aymon, curé de cette paroisse et de celle de Thevet St Julien, de 1941 jusqu’à sa mort en 1987 (désolé pour la qualité de l'image).
Pour cette réalisation il a eu recourt aux techniques anciennes : le chêne a été trempé dans l’eau pour augmenter sa dureté avant d’être découpé en planches ; celles-ci ont été assemblées à la dimension du porche avant d’être sculptées.
Le panneau supérieur des portes représente La Vierge Marie et Jésus Christ, un petit panneau médian représente deux anges, celui de gauche fermant les yeux, celui de droite les yeux grand ouverts (évoquant le pardon et la sagesse ?), le panneau inférieur est dédié à St Symphorien, dont l’église possède des reliques, il représente son interrogatoire où Symphorien tente de convaincre Héraclius, puis son martyr par décapitation.
La partie supérieure du porche est une représentation de St Martin, auquel est dédiée l’église. Il représente la célèbre scène ou Martin, soldat romain, donne la moitié de son manteau pour couvrir un pauvre. Pourquoi seulement la moitié de son manteau et non le vêtement dans sa totalité ? Parce que, en tant que soldat romain, la moitié de son manteau appartenait à Rome, il n’était propriétaire que de l’autre moitié !
Quittons le porche pour un petit tour de l’extérieur de l’église et admirer les modillons, alternant formes géométriques et animaux ou visages grimaçants.
Nous entrons dans l’église au son du violon. L’intérieur de la nef montre une décoration très 19ème siècle avec sa statuaire (St Blaise, St Antoine de Padoue, Ste Solange …) et son enduit (mais qu’y-a-t-il sous l’enduit du 19ème ? peut-être des fresques du 12ème !), tandis que le cœur est décoré avec des statues en bois sans doute plus anciennes (18ème ?) en particulier de St Abdon à qui était dédiée une chapelle près de l’église.
L’abbé Aymon a également enrichi la décoration de l’église en particulier par un magnifique chemin de croix peint avec un trait sûr ; il a également réalisé le lampadaire central, bien sculpté.
L’élément décoratif principal du chœur est une superbe fresque représentant un christ tétramorphe en majesté, entouré des quatre vivants, emblèmes des quatre évangélistes : l’aigle pour Jean, le taureau pour Luc, le lion pour Marc et l’homme pour Matthieu. Cette fresque, typiquement romane, a probablement été restaurée, peut-être également par l’abbé Aymon !?.
L’église possède également un reliquaire contenant les reliques de St Symphorien auquel était dédiée la chapelle du Bois l’Abbé.
Mais dans le chœur, pas de vitraux. Renseignement pris, le vitrail central représentant St Martin a été déposé. Les murs du chevet bougent et il serait trop risqué de laisser un vitrail en place ; il ne sera réinstallé que lorsque le mur sera stabilisé.
La restauration d’un tel édifice est évidemment hors de portée d’une petite commune seule comme Vicq Exemplet. La recherche de subventions est indispensable. Nous en reparlons à la salle des fêtes où Mr Cambray, président de l’association des amis du musée de la Châtre a bien voulu nous faire part de son expérience.
Pour une telle rénovation, des subventions peuvent être obtenues, en particulier de la fondation du patrimoine, de façon à alléger la facture restant à la charge de la commune. Mais pour cela il faut prouver sa motivation et que le projet soit porté par une association susceptible de s’investir dans le projet. Une possibilité serait de réaliser des animations autour de l’église au profit de sa restauration.
Mr le maire a dit tout son intérêt dans la création d’une telle association dont l’un des buts serait d’aiguillonner la municipalité.
Le principe de la création d’une association a été décidé. Toutes les personnes qui se sentent intéressées peuvent contacter Jean Claude Bailly (02 54 30 02 33 ou jclaudebailly@wanadoo.fr)