Aux Archers : nature, poterie et musée
Ce samedi 9 novembre, l'association "Châteaumeillant Nature" nous proposait une sortie aux Archers, le village potier près du Châtelet en Berry.
Ainsi, une quarantaine de personnes se sont retrouvées sur le parking des Archers et nous voici partie pour une petite marche préliminaire avant la découverte de la poterie.
Nous suivons le chemin des pèlerins de St Jacques de Compostelle, mais à l’envers : direction Vézelay en passant par l’abbaye de Puyferrant au Chatelet, dans un décor pastoral, entre Grands noirs du Berry, solides percherons et superbes charolais.
Nous arrivons ainsi au château de Vieille Forêt, propriété privée joliment restaurée.
Après le château, quittant le chemin des pèlerins, une croix, et au pied de la croix, une paire de chaussures ! Reliques ? Ex-voto moderne d’un pèlerin ?
Les arbres ont pris leur teinte automnale ; au loin on aperçoit le château d’Estivaux. Nous rejoignons à nouveau le chemin des pèlerins en amont des Archers pour rejoindre le village des potiers par de jolis chemins bordés d’arbres aux couleurs automnales. La bruine qui nous a accompagnés depuis notre départ devient maintenant un peu plus insistante.
C’est avec plaisir que nous retrouvons la superbe halle construite derrière le musée de la poterie pour un peu de réconfort au sec.
Restaurés, nous sommes très gentiment reçus par Susanne Jensen, une des premières potières revenue aux Archers, voilà 17 ans. Elle nous présente son autre enfant : le four à bois horizontal qu’elle a elle-même construit, son chouchou. Le foyer est alimenté d’abord avec de la charbonnette jusqu’à ce qu’il soit rempli de braises, puis avec des buchettes de sapin placées au-dessus du foyer, les flammes sont aspirées dans le four contenant les pots, et évacuées par la cheminée placée à l’autre extrémité du four. Ainsi la température peut atteindre 1350°C, nécessaire pour la cuisson de certains émaux.
Passant dans son atelier, Susanne nous fait découvrir la « magie » du tournage, les doigts guident la terre donnant toujours une forme harmonieuse, puis elle nous raconte l’art de l’émaillage : avec trois couleurs, quelques touches entremêlant ces couleurs, elle vous construit un superbe décor.
Nous passons au musée où nous sommes accueillis par Mr et Mme Manigault, les derniers potiers d’avant la renaissance du village, ainsi que par notre jeune guide pour une visite commentée de leur maison.
Les objets datent majoritairement de la première moitié du 20ème siècle, une époque où les matières plastiques n’existaient pas. Nous visitons la laiterie avec ses pots, barates et faisselles, la cuisine avec sa série de plats et de soupières (dont une particulièrement gigantesque), dans un coin, le lit avec bouillotte et pot de chambre, en grès bien sûr.
Nous entrons dans l’atelier attenant à la maison d’habitation et qui n’a pas bougé depuis le départ de Monsieur Manigault. Sur les étagères sont alignés les pots pour le séchage, ceux-ci n’ont pas eu le temps d’être cuits. Le tour de potier, à bâton, est prêt à fonctionner.
Justement nous allons voir le four. Datant de 1912, il est à la pointe du progrès de l’époque : la chaleur arrive par le haut et est aspirée par la cheminée débouchant en bas du four.
Cet investissement important, réalisé dans une période de déclin des ateliers de poterie, a permis de retarder l’échéance jusqu’en 1943.
Ce fut encore une belle journée, aérée et instructive, avec Châteaumeillant Nature.