Fin de résidence à l’Aremc du Chatelet

L’aremc, le centre culturel et musical du Chatelet, a reçu pendant 12 jours, en résidence, neuf comédiens professionnels pour un stage d’entraînement et de formation orchestré par Jean Paul Zenhacker. Ce vendredi 24 janvier, les membres de l’équipe présentaient au public un aperçu de leurs talents revivifiés.

Ils nous ont interprété un florilège de scènes de théâtre du 16ème au 20ème siècle, commençant par « La critique de l’école des femmes », sujet actuel aussi bien au 17ème siècle que dans nos sociétés, où on nous dit toujours ce que l’on doit penser (et cela ne s’applique pas qu’à l’art). Puis ils nous ont entraînés de Molière à Shakespeare, avec une brusque transition entre comédie et drame (avec Hamlet), de Vigny à Hugo passant par Rostand, Tchékhov (avec une interprétation magistrale d’ « Une demande en mariage »), de Camus à Coline Serrault passant par Prévert … entre autres…

Toujours se souvenir des leçons du Maître Jean Paul Zenhacker : que l’émotion sorte de l’intérieur du corps, l’acteur est son personnage et le personnage se trouve dans le texte ; il faut donc étudier à fond le texte pour connaître le caractère, c’est un des buts du stage.

La représentation se déroule sous l’œil attentif du professeur. Ça va, il a l’air satisfait de ses élèves, les autres comédiens suivent attentivement la performance.

En intermède, Jean Paul Zehnacker nous donne un dialogue entre Pierre Bayle et Pierre Jurieu, l’un philosophe, l’autre théologien, tous les deux du 17ème siècle, réfugiés en Hollande pour fuir les persécutions à l’encontre des protestants dans ce bon royaume de France. Dans ce dialogue se joue la lutte entre intégrisme et tolérance. Ce devrait être le thème d’un prochain spectacle.

Les participants au stage ont eu là l’exemple de ce que veut dire : être son personnage, ton juste, vérité des sentiments, humanité.

En guise d’au revoir, et en l’honneur d’une des stagiaires, italienne, les comédiens chantent, tous en chœur « Bela Cio », chant des partisans italien lors de la deuxième guerre mondiale.

Ainsi se termine la représentation. Il ne nous ne reste plus qu’à se retrouver, artistes et public ensemble, autour d’un verre. Nos stagiaires sont enchantés de leur séjour berrichon : dans une ambiance très conviviale, ils ont pu travailler leur art, sérieusement, avec un très bon encadrement ; quelque chose de difficile à obtenir dans un métier où, paradoxalement, les moments de solitude, d’isolement, sont longs entre les périodes de travail.