Noël berrichon avec les Thiaulins
Foin des paillettes, des lumières clignotantes des Noëls à l’américaine, revenons à plus de sobriété et d’authenticité avec un Noël berrichon ; les Thiaulins de Lignières nous guident dans leur château du Plaix à St Hilaire.
Avant d’aller au château, arrêtons-nous au domaine. Là on trouve un grand feu qui crépite dans la cheminée, des châtaignes qui grillent dans la poêle à trous, beaucoup de personnes autour de la table pour écouter notre conteur tandis que les femmes travaillent la laine, que les musiciens jouent de la flute et que l’on fabrique les jouets en bois des enfants.
Et notre conteur nous entraîne du côté du Fragne, le point le plus haut du département de l’Indre, pour retrouver les gentilles fades, blondes aux yeux verts et les méchantes martres poilues, fées berrichonnes qui vont bien perturber la vie de notre tailleur de pierres et de notre bergère. Pendant ce temps, nous, nous dégustons les châtaignes grillées !
La tête pleine de fantastique nous rejoignons le château en passant devant la chapelle transformée en crèche, paillée de frais. Sur le côté, un petit Jésus, dodelinant de la tête est prêt à vous remercier pour votre obole.
Au château, les cuisines sont en pleine effervescence avec la préparation du vin chaud et des naulets, ces petites friandises aux décors de Noël. Dégustation obligatoire, sauf si vous préférez le pain aux épices !
Dans la grande salle du château, la cheminée donne à plein pour la fabrication des « oublis », ces gaufres fabriquées avec les moules traditionnels, les fers à oublis, parfois magnifiquement décorés.
La cuisson au feu de cheminée peut demander une certaine expérience, mais notre Thiaulin ne s’en tire par mal !
Toute cette partie gastronomique n’est qu’un agréable intermède pour attendre les chants de Noël ; Amaury Babault le précise tout de suite : il ne s’agit pas de chants de Noël spécifiquement berrichons ; s’ils ont été chanté en Berry, ils l’ont été dans une grande partie de la France, voire au-delà. Un détail n’est probablement pas authentique, signale-t-il : certains chants sont accompagnés à la cornemuse, mais c’est un instrument du diable avec sa peau de bouc, il est donc interdit d’église !
Instant émouvant avec tous ces chanteuses, chanteurs et musiciens dans cette petite pièce, à portée de main du public !
La nuit tombant, nous nous retrouvons au domaine pour la « Cosse de Nau » qui doit brûler le plus longtemps possible, mais au moins trois jours ! Une belle bûche a été repérée, mais il faut l’apporter jusque dans la cheminée. Là, c’est tout un cérémonial, avec un peu de « cinéma » comme c’est de tradition. Quiéros, le fidèle Grand Noir du Berry est réquisitionné pour amener la bûche au plus près de la cheminée, avant que celle-ci soit basculée dans le foyer, léchée par les flammes.
La soirée se termine avec le brûlot : eau de vie, ici aromatisée à l’orange, qui est flambée ce qui donne, en plus du spectacle, une boisson un peu moins alcoolisée. Et là nous pouvons le dire, cette boisson est particulièrement délicieuse !
Un grand merci aux Thiaulins pour ce fantastique Noël berrichon, si dense en animations, où la notion de partage est le maître mot.