Le Moulin des Fougères : un Espace Naturel Sensible à Sidiailles
Le site du Moulin des Fougères présente un paysage très particulier pour la région Centre, avec ses gorges et ses falaises. Son sol granitique acide permet une végétation sub-montagnarde très rare en région Centre. A ce titre il a été classé « Espace Naturel Sensible » ; c’est une des 17 zones classées du département du Cher, une des deux seules situées dans le sud du département (l’autre étant le bocage autour de Noirlac).
L’association de pêche « La Gaule Culanaise »est le propriétaire du site. Elle a passé un contrat avec le Conservatoire Régional d’Espaces Naturels afin d’assurer la gestion de ce milieu, visant à mieux connaitre les espèces qui le peuplent, les protéger et valoriser cet espace aux yeux du public.
Pour des raisons de sécurité le site n’est pas ouvert au public. Une visite accompagnée était organisée le 25 juillet, elle a rassemblé une quarantaine de personnes.
Arrivés sur le plateau, Margot nous fait découvrir quelques plantes fleuries : un bouillon blanc aux propriétés médicinales contre la toux, plus loin une micro-lande couverte de bruyère, mais cette bruyère est menacée d’envahissement par les ronces.
Descendant, sur le bord du chemin, les ruines d’une maison. Là, pendant la guerre, la jeunesse de la région, bravant les interdictions se réunissait pour danser. Nous longeons une falaise, en dessous, le moulin des fougères apparait dans la végétation. Ce moulin a cessé de fonctionner dès le début du 20ème siècle. N’étant pas accessible par des charrettes, la livraison de la farine était très difficile et était faite à dos d’âne.
Plongeant dans la vallée, nous entrons dans la partie boisée (essentiellement chênes, aulnes, frênes) la température se rafraichit, faune et végétation changent. A l’ombre, mousses et lichens se développent. Ici, est également le domaine des fougères : une vingtaine d’espèces sont recensées c'est-à-dire la quasi-totalité des espèces présentes en région Centre et six d’entre elles n’existent que sur ce site.
Au bord de l’eau libellules et demoiselles abondent. Tout le monde sait reconnaitre une libellule d’une demoiselle : les demoiselles, au corps grêle et aux teintes métalliques (bleues pour les garçons, vert pour les filles), replient leurs ailes au repos, tandis que les libellules, aux gros yeux volumineux gardent leurs ailes déployées.
L’Arnon est ici une rivière encore sauvage malgré l’influence apaisante du barrage. L’eau pure et bien oxygénée est le domaine de la truite ; la rivière est classée en première catégorie. Sur les rochers, des épreintes, probablement laissées par une loutre, des cincles plongeurs ont été repérés ici.
Des arbres morts tombés dans la rivière forment des retenues et modifient le courant. Il conviendrait de les éliminer. La Gaule Culanaise s’y emploie mais c’est un travail fastidieux tant l’évacuation des bois mort est difficile.
En aval du moulin, une tache vert clair, pas sympathique, la renouée du Japon s’est installée. Cette plante allogène très envahissante est extrêmement difficile à éliminer ; toute la compétence du Conservatoire Régional d’espaces naturels sera la bienvenue pour y parvenir.
Le plan de gestion proposé pour ce site par le Conservatoire sera présenté le 25 septembre lors d’une réunion publique, vous pourrez y assister ; et si vous n’avez pas pu assister à cette sortie, une autre balade sera organisée le 4 octobre prochain. Prenez date.