A la rencontre de deux artistes majeurs de la région : Jean Mauret et Joël Frémiot

Publié le par nous-en-boischaut-sud

Cet été, Joël Frémiot et Jean Mauret ont réalisé une exposition commune à la Grange aux Verrières à St Hilaire en Lignières.

Le 25 octobre, en cette même Grange aux Verrières, Georges Buisson, ancien conservateur du Palais Jacques Cœur et du Domaine de George Sand, animait une conversation entre ces deux artistes dans le cadre des « conversations d’hiver ». Nous disons bien « conversation » et non « débat » : il ne s’agit pas d’imposer son point de vue, il n’y aura pas de vainqueur !

C’est une conversation entre deux artistes de la même génération, qui ne sont pas d’origine berrichonne mais qui ont choisi de s’installer ici. Joël Frémiot, peintre et poète est venu trouver recueillement et méditation en Berry, Jean Mauret, sculpteur et verrier, obsédé par le rôle de la lumière dans la spiritualité, a installé ses pénates au presbytère de St Hilaire en Lignières.

A la rencontre de deux artistes majeurs de la région : Jean Mauret et Joël Frémiot

Première question : quand naît la pulsion artistique chez chacun de nos invités ?

Pour Joël Frémiot, même s’il a toujours été un solitaire, c’est la rencontre avec le groupe des Lettristes qui a provoqué un déclic : alliant écriture et peinture, ils lui ont fait réfléchir sur le signe, mais aussi sur ce qu’il peut y avoir au-delà du signe ; puis il a réfléchit à l’alliance du signe et du support.

Jean Mauret est né dans le vitrail : père et grand-père étant maître-verriers. Dès son plus jeune âge, il a cherché à assembler les bouts de verre, mais c’est un stage réalisé chez un sculpteur d’inspiration religieuse qui créé une ouverture, recherchant à apporter un élément spirituel à la matière.

Les recherches personnelles

D’abord une différence entre nos deux artistes : pour Joël Frémiot, la peinture c’est quelque chose pour soi : il a fait les beaux arts pour avoir un diplôme, pouvoir être professeur, pour vivre ; pour Jean Mauret art et travail son intimement liés, il travaille essentiellement pour des commandes et les recherches personnelles, en dehors des commandes, servent à enrichir son travail futur.

A la rencontre de deux artistes majeurs de la région : Jean Mauret et Joël FrémiotA la rencontre de deux artistes majeurs de la région : Jean Mauret et Joël Frémiot

Joël Frémiot travaille essentiellement sur un matériau des plus banals, des plaques de polypropylène, qui doivent être poncées avant d’être peintes, avec une base gris, noir, opaque, comme pour refuser la lumière ; la couleur est une échappée qui apparaît en périphérie. L’œuvre ne fait que semblant d’être rigoureuse.

Jean Mauret ne considère le vitrail que dans le cadre de l’architecture. La lumière doit révéler l’architecture, le vitrail doit rester humble. La lumière vient de l’enlèvement de matière (peut-être une réaction à la peinture sur verre). Tout l’art du vitrail est de doser l’ouverture et la fermeture pour provoquer l’émotion. Jean Mauret est très attaché aux édifices religieux, en particulier romans avec les voûtes en plein cintre qui font correspondre la terre et le ciel.

Qu’est-ce qui vous réuni ?

Malgré leur proximité géographique (ils n’habitent qu’à une douzaine de km l’un de l’autre), Joël Frémiot et Jean Mauret ont entretenu une correspondance écrite suivie (46 lettres en environ en un an). L’écriture permet de préciser la pensée. L’idée de l’exposition commune est née de cette correspondance

Pour l’exposition, l’œuvre est un élément de dialogue, les œuvres s’interpellent, en conséquence, la mise en place de l’expo n’a pas été un mince travail !

Depuis l’expo, Jean Mauret n’a pas créé de vitraux, l’expo est une charnière vers un autre domaine. Pour Joël Frémiot, l’après expo reste dans l’incertitude.

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