Les Archers en feu
Tous les feux étaient allumés les 24 et 25 octobre aux Archers pour la première fête du feu organisée par les potiers.
Samedi dès 15h, les deux grands fours à bois, celui de Suzanne Jensen tout en briques, et celui de Marc –Michel Gabali, isolé par une couche de terre, étaient remplis de poteries. Les stères de bois étaient à portée de main, les fours étaient allumés et déjà à plus de 1000°C. Tout le travail consistait maintenant à alimenter le feu ; le défournement n’étant prévu que le lendemain à 15h.
A côté de ces mastodontes, Fanny Bardon et Elise Poivet développaient une approche bien différente avec un four en … papier ! Une armature de tipi, des feuilles de papier imprégnées de barbotine, et voilà un four. A l’intérieur, elles feront cuire des plaques réalisées par les élèves des écoles du Chatelet et de Châteaumeillant. Un four éphémère car au final le papier se consumera et les plaques de céramiques se retrouveront au milieu des cendres ; mais la céramique sera bien cuite, car ce petit four, chauffé au bois permet quand même d’atteindre les 1000°C.
Autres feux avec les cuissons raku chez Patrick Crulis et chez Fany G. Celle-ci propose même aux volontaires de décorer un bol qui sera ensuite cuit en raku : après cuisson dans un four à gaz, la pièce chaude est déposée dans de la sciure de bois, l’émail se craquelle, la sciure s’enflamme et les fumées dans les craquelures donnent un décor du meilleur effet.
Mais le feu n’est pas l’apanage exclusif des potiers. Nous retrouvions aux Archers Julien de Vial, notre forgeron de Morlac. Quand nous sommes passés, il officiait avec son apprenti pour réaliser une lame. Sous la halle, un souffleur de verre était installé ; très entouré, le travail du verre est très spectaculaire.
A côté de notre verrier, discrètement, Florence Closset présentait des œuvres magnifiques de cuivre émaillé. Une goutte d’émail déposé à froid sur une plaque de cuivre, porté à haute température, l’émail devient pâteux et c’est là que Florence travaille à chaud cet émail, lui donne sa forme, l’étire, le traite comme une œuvre peinte ; ainsi naissent de merveilleux papillons. L’émaillage est un art tout en finesse qui ne doit rien au hasard !
Plus prosaïque, le feu c’est également la cuisine : la soupe à la sucrine du Berry se préparait chez Marie France Ponet. A côté, grillaient les châtaignes et, derrière le musée, les jambons attendaient au-dessus du barbecue pour le repas du soir.
En attendant le repas, la Chaînée Castelloise vaquait le long de la rue des Archers, dansant accompagnée à la vielle et à l’accordéon.
Et sur la place des Archers, les pompiers se déployaient.