13 novembre à Châteaumeillant

Pôle de l 'Etang Merlin ce vendredi 13 novembre : sur scène le groupe « Coup de quatre » réduit à trois (les quatre Mousquetaires à l'envers quoi!) mais quand même flûtes, guitare, vielle, accordéon et percussions ; du fond de la salle débarquent « Du côté de chez nous » trois passagers, étranges étrangers, pour un florilège de chansons, poèmes, textes, sketches … avec un thème unique : l'autre, l'étranger, vu d'ici et d'ailleurs, vu d'hier et d'aujourd'hui, vu par eux et par nous.

Poèmes, de Prévert à Senghor en passant par Henri Tachan ou Aragon ; chansons, de Piaf à Juliette passant par Pierre Perret Alain Souchon ou Brassens ; sketches, de Fernand Reynaud à Coluche ou Raymond Devos ; textes d'Emile Ajar à Philippe Sarde, Fatou Diome ou Brecht avec en prime la superbe prédiction de Cochise, le grand chef indien ; vingt cinq textes nous donnent différents éclairages sur l'autre.

Le groupe « Du Coté de chez Nous », chanteurs-acteurs, navigue entre les bons français au zinc du bistro et les voyageurs à la valise en carton, parfois en bord de mer, tandis que les textes sont projetés du haut de la scène. Ils sont accompagnés par les musiciens de « Coup de quatre » qui nous charment également par de belles voix. Ensemble, ils mettent en scène et interprètent, avec beaucoup de talent ces textes forts.

Et voilà une liste à la Prévert des émigrés de nos anciennes colonies, perdus, isolés en France, les petites humiliations insidieuses et la solitude affective ; les émigrés économiques pour qui il leur en a coûté de fermer la porte de chez eux ; nos réactions d'égoïsme à la Fernand Reynaud (le boulanger) mais aussi l'attirance pour cet inconnu, parfois la découverte ne serait-ce qu'éphémère de l'humanité de l'autre qui sans rien dire vous sauve la vie dans les situations critiques ; en retour l'humour moqueur d'un Senghor (moi je suis toujours noir, vous, vous pouvez êtes rouge de honte ou vert de peur) mais aussi, finalement le mélange inéluctable des races. Cependant, avant cela il faut serrer les dents avec la Lili de Pierre Perret, car pour certains, ce sera beaucoup plus difficile que pour d'autres, comme disait Coluche !

bre

Nous avons vécu d'agréables moments d'ouverture d'esprit, de plaisir de la rencontre de l'autre à Châteaumeillant ce 13 novembre, et pendant ce temps, à Paris le stupide fanatisme meurtrier sévissait.