Le Marchand de Venise avec l’Eclat de théâtre de St Pierre les bois
Ils sont passés à St Christophe le Chaudry le 6 novembre, nous les avons ratés, ;nous les avons retrouvés le 11 novembre à Culan : la troupe « Eclat de scène » de St Pierre les bois, joue « Le Marchand de Venise » de Shakespeare, en prélude au 400ème anniversaire de la mort de l’auteur.
Cette troupe d’amateurs ne manque pas d’audace ! Shakespeare impressionne toujours et puis « Le Marchand de Venise » ! Certes, c’est une comédie, mais dans de nombreux lieux cela poserait problème avec le politiquement correct actuellement omniprésent. Parce que ce banquier, il est juif non ? Alors cette pièce, elle est antisémite ou prend-elle la défense des juifs ? Personne ne le sait tant le texte de Shakespeare peut être interprété de différentes façons .Cependant il est des quartiers où chacun aurait son idée.
C’est dans un très beau décor évoquant Venise et avec de somptueux costumes que nous découvrons cette mise en scène avec un Antonio, riche marchand vénitien, superbe, acceptant de prêter une somme à son ami Bassanio pour une affaire de cœur. Mais, pour cela, il doit lui-même emprunter des liquidités à Shylock, le banquier, puisque ses bateaux sont toujours en mer.
Très beau personnage que Shylock ; ennemi intime de ceux qui, comme Antonio qui prêtent sans intérêt étant chrétiens (mais qui attendent des services en retour) alors que lui Shylock exige des intérêts, c’est là son métier. Mais ce n’est pas une caricature du juif avide que nous dresse Shakespeare, c’est aussi un personnage en quête de justice sociale pour sa minorité souvent spoliée. Cette fois, Shylock ne demandera pas d’intérêt à Antonio pour le prêt de 3000 ducats sur 3 mois. Simplement, si au terme des 3 mois ,il ne peut le rembourser, il s’arroge le droit de lui prélever une livre de sa chair. Horrible marché conclu avec amusement tant Antonio est assuré de pouvoir rembourser.
Bien sûr, si les affaires de cœur vont bon train, au terme, Antonio est dans l’incapacité de rembourser son prêt, ses bateaux étant supposés abîmés en mer. Et Shylock s’en tient strictement au contrat : il veut une livre de la chair d’Antonio. Que les bateaux arrivent, qu’on lui propose de lui rembourser, avec retard, dix fois la mise, Shylock s’obstine, il veut l’exécution du contrat et une livre de chair d’Antonio !
Il faudra l’intervention d’un juriste roué (qui n 'est autre que la femme de Bassiano travestie) devant le doge pour confondre Shylock et le réduire à néant. Et pendant ce temps là, les affaires de cœur continuent à aller bon train … Trois histoires d'amour qui se terminent bien.
Voilà une comédie de belle tenue que nous a présentée la troupe de l’Eclat de scène, loin des clichés et des scènes convenues ; cela fait du bien Shakespeare ! Le public de Culan a apprécié !