Mille lectures d’hiver
Mille lectures d’hiver, proposées par la Région Centre, c’est formidable ! Un comédien professionnel vient chez vous, gratuitement, contre le gîte et le couvert, partager avec vous et vos amis le livre d’un écrivain contemporain. C’est merveilleux non ?
Mais ce n’est pas vous qui choisissez le livre, c’est l’acteur : c’est à lui de vous faire découvrir un répertoire nouveau.
Cette année encore Cathy Cluzel avait profité de l’occasion, dans le cadre de son association « Correspondance » pour y inviter ses amis. C’est une quinzaine de personnes qui se sont retrouvées ce dimanche 21 février. L’acteur et metteur en scène Bruno de Saint Riquier était venu spécialement pour nous afin de nous proposer une lecture de « Reconstitutions », un livre de Nick Flynn.
Nick Flynn, vous connaissiez ? Moi pas, alors : présentations. Aux Etats-Unis, il est plus connu comme poète que comme écrivain. Issu d’un milieu « difficile » : abandonné par son père qui a ensuite plus ou moins dérivé comme SDF, mère suicidée lorsqu’il a 18 ans, Nick Flynn a écrit 3 récits. Le premier d’entre eux « Encore une journée de merde dans cette ville pourrie» a pour thème ses retrouvailles fortuites avec son père dans un foyer pour SDF. Ce livre a eu un grand succès aux Etats-Unis et a été adapté au cinéma ; « Reconstitutions », le troisième livre de Nick Flynn raconte le tournage du film, c’est donc plus ou moins une mise en abyme du premier livre, mais c’est également plus que cela : le titre « Reconstitutions » est au pluriel !
Petit problème pour la lecture : « Reconstitutions » fait 400 pages, impossible de le lire en entier en une heure et demie. C’est donc tout un travail de découpage qu’a dû réaliser Bruno de Saint Riquier pour présenter le livre dans le temps imparti en nous en faisant suivre l’intrigue et ressentir le style de l’auteur.
Le livre se présente comme un dialogue de l’auteur avec lui-même dans un style simple et direct mais plein de digressions, une sorte de puzzle où les diverses évocations égrainées le long du récit retrouvent peu à peu leurs significations plus profondes. C’est tout le cheminement émotionnel de l’auteur, entre le film qui est en cours de tournage, le livre que lui-même a écrit et la réalité de cette vie sordide qu’il a vécu ou dont il a été témoin.
Après la lecture, certains ont évoqué le mode d'écriture d’Emmanuel Carrère. Il y a de cela dans la façon de baser son récit sur sa vie et ses émotions.
Car après la lecture, les auditeurs parlent, discutent, entre eux et avec notre lecteur invité, et de la façon la plus agréable qui soit : devant des petits gâteaux maison !
Merci à Bruno de Saint Riquier, à Cathy Cluzel, à « Correspondance » et à la Région Centre pour cet intense moment de convivialité que nous a permis de partager Nick Flynn.