Dans le sud du Cher, l’eau que nous buvons vient de Sidiailles

Publié le par nous-en-boischaut-sud

De St Priest, Préveranges, jusqu’à Montlouis et Saint Symphorien, tout le sud du département du Cher est alimenté en eau potable à partir de Sidiailles, de son lac et de l’usine de traitement de Chamblan attenante.

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Cette distribution d’eau potable est assurée par le Syndicat Intercommunal d’Alimentation en Eau Potable (SIAEP) Marche-Boischaut. Mr Munoz, président du SIAEP, nous a accueillis le mardi 19 avril pour une visite des installations.

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Ce syndicat regroupe 35 communes et distribue l’eau à 8500 abonnés au travers 1200 km de canalisations. La capacité de traitement de l’usine de Chamblan est de 700m3/h.

Le lac du barrage de Sidiailles, alimenté par l’Arnon et par la Joyeuse forme une réserve d’eau de près de 6millions de m3. Pour l’alimentation de l’usine de traitement, l’eau est pompée à environ 10m de profondeur de façon à éviter les pollutions de surface. Compte-tenu de l’environnement du site, c’est une eau de très bonne qualité qui est prélevée. Sur site, les caractéristiques de l’eau sont mesurées régulièrement et vous pouvez parfois voir des agents chargés de ces mesures se promener en barque sur le lac. Nous avons retrouvé la barque à l’intérieur de l’usine !

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Arrivée à Chamblan, la première étape du traitement de l’eau consiste à éliminer les matières organiques en suspension. Des additifs (CO2, chaux, chlorure ferrique) sont ajoutés pour favoriser l’agglomération des impuretés (floculation). Après décantation, les boues sont piégées sur des tôles en nids d’abeilles et évacuées vers les lagunes de décantation.

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L’eau est ensuite purifiée par ozonisation. Ce traitement à l’ozone permet d’obtenir une eau pure exempte de goût (contrairement au traitement par le chlore), par contre ce traitement a une faible rémanence : la qualité de l’eau est susceptible de se dégrader si le transport et le stockage sont longs ; une faible chloration est donc appliquée avant distribution. L’ozonisation provoque également une acidification de l’eau, une reminéralisation est nécessaire pour en adapter le pH.

Après ces traitements, plus de 90% des matières organiques ont disparues. Les dernières particules solides sont éliminées par décantation sur un filtre à sable. Puis l’eau passe sur des filtres à charbon actif pour enlever les dernières pollutions physico-chimiques. Tous les filtres sont régénérés régulièrement par injection d’air et d’eau en contre-courant.

Après une nouvelle minéralisation pour obtenir une eau légèrement entartrante (pH entre 7 et 7.5) l’eau est prête à être distribuée. Elle est stockée dans deux réservoirs tampons de 2000 m3 chacun. Les réservoirs actuels, vieillissants, sont en cours de remplacement par un stockage de 5000 m3. Il faut noter que les anciens châteaux d’eau sont également toujours utilisés comme stockage temporaire ; un programme pour leur réhabilitation est en cours.

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Les différents critères de qualité de l’eau sont mesurés en continu dans le laboratoire de l’usine, en cas d’anomalie, le responsable technique est immédiatement alerté. De son côté, l’Agence Régionale de Santé contrôle, indépendamment, la qualité de l’eau qui arrive chez le consommateur final. Aucun problème n’a été signalé.

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Selon l’avis des spécialistes, nous disposons avec l’usine de Chamblan d’un très bel outil, rare dans la région, avec son processus d’ozonisation et son captage de belle qualité dans une zone peu polluée. Des mesures de protection de cette zone sont mises en œuvre : une protection de tout le bassin versant de l’Arnon et de la Joyeuse et une protection rapprochée dont le périmètre est actuellement l’objet d’âpres discussions.

La réserve d’eau de Sidiailles (90 ha) assure une sécurité d’approvisionnement largement suffisante pour l’alimentation en eau potable de ce secteur : même au plus fort de la sécheresse, le lac, profond de 17m, a baissé de 4 à 5m, ce qui laisse de la marge ! Cependant, le réseau du SIAEP Marche Boischaut s’est interconnecté avec celui « Rive gauche de l’Allier » notamment pour faire face à des aléas tels que des travaux dans les usines de traitement.

La distribution de l’eau dans tout le secteur au nord de Sidiailles est assurée par simple gravité, par contre le sud, qui est à une altitude plus élevée, est alimenté par des pompes. L’entretien et la réhabilitation de ce très long réseau de distribution est une charge majeure pour le SIAEP.

Les pompes, de très grosse capacité, sont des outils omniprésents dans l’usine. En conséquence, l’électricité est un poste de dépense important impactant le coût de l’eau. Aussi l’usine fonctionne-t-elle essentiellement la nuit pour bénéficier de tarifs plus intéressants.

Après cette très intéressante visite, Mr Munoz nous accueillait dans les locaux du SIAEP pour un verre de l’amitié, qui ne comprenait pas que de l’eau !

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