Marcher autour de l’eau qu’on boit.
Maintenant, chacun de nos lecteurs le sait : « Dans le Sud du Cher, l’eau que nous buvons vient de Sidiailles ».
Eh bien, c’est autour de cette eau que chaque année, au début du mois de mai, le comité des fêtes de Sidiailles nous invite à randonner. Cette année c’était le 1er mai.
La période n’est pas choisie au hasard : c’est à ce moment de l’année que fleurissent les sous-bois du lac de Sidiailles. Dès le long du chemin de départ, avant d’atteindre les gorges de l’Arnon, les bas-côtés sont couverts de tapis de petites fleurs blanches, des stellaires, mais dès que nous arrivons sur les pentes bordant le lac, nous marchons au milieu des jacinthes des bois en fleur.
Plus loin, nous retrouverons des tapis d’ail des ours occupant tout un pan de butte, lui on le reconnait bien à son odeur forte. Au milieu de ces tapis uniformes, le compagnon rouge se mélange à tout le monde comme dans un décor de jardin fignolé par un artiste.
Le tour du lac de Sidiailles est aussi un parcours botanique : Régine a disposé ses panneaux avec la description des plantes rencontrées. Curieux nous lisons, pensant bien que ces nouvelles connaissances seront vite oubliées, mais année après année, nous reconnaissons cet asphodèle fièrement dressée ou les calthas des marais. Merci Régine, continue, la persévérance paie !
Nous passons, incongrus bien emmitouflés à cause du vent frais et avec nos grosses chaussures, devant les paillottes disposées sur la plage, elles attendent plutôt leurs baigneurs et l’été. Après la plage, les rochers ; passant devant une grotte creusée dans le roc, quelque chenapan s’est cru homme préhistorique et a voulu laisser trace de son passage.
Sur l’autre rive du lac, La Roche Guillebaud, le château des « mauvais Maupras » cher à George Sand, est noyé dans une mer de feuillage qui vient tout juste de naitre en ce début de printemps. En espace découvert, nous avons également rencontré une orchidée au bord du chemin : attention, ne pas toucher, elle est fragile. Régine ne l’avait pas signalée celle-là.
Dans les sous-bois, les fougères ont sorti leurs crosses d’évêque, à côté, discrète, la clandestine, sans tige, sans feuille mais du plus beau violet intense, se niche au pied d’un escalier en bois.
Tout au long de notre randonnée, nous avons cheminé dans les bois au son du cor, parfois devant nous, parfois derrière, un encouragement pendant cette très belle randonnée quand même un peu physique. Nous entendions les cors mais nous n’avions pas vus les joueurs ; c’est seulement à l’arrivée que nous les avons rencontrés.
Merci au comité des fêtes de Sidiailles, cette vingtième édition de la randonnée autour du lac a une nouvelle fois été un succès.