Hier en Berry quand l’animal était une force
Toute une civilisation, celle de la collaboration au travail entre l’homme et l’animal, tout un monde a disparu dans la première moitié du vingtième siècle. Au château du Plaix une belle exposition évoque ce monde là.
Depuis plus de 4000 ans, les hommes utilisent la force animale pour tirer, porter, labourer … comme le prouve une gravure de la Vallée des Merveilles montrant un attelage au labour. En quelques dizaines d’années l’utilisation de la force animale est devenue anecdotique en France même si elle reste largement répandue ailleurs dans le monde.
Les bœufs ont été utilisés mais aussi les chevaux, les mulets, les ânes, mais aussi les chiens et même les hommes (ou les femmes). Les outils ont été conçus et adaptés pour chacun d’eux.
Travailler avec un animal a induit une forte relation entre l’homme et l’animal, une relation qui est essentiellement de domination, symbolisée par le fouet ou l’aiguillon mais c'est aussi une relation plus amicale qui comprend les encouragements de la voix, les « briolages » en Berry. Chaque partie du monde a son « briolage » mais le briolage berrichon, lui, a été noté par Pauline Viardot, célèbre cantatrice et compositrice française du 19ème siècle. Une illustration sonore est proposée.
L’utilisation des animaux de trait a entraîné le développement d’une grande variété de métiers : maréchaux, bourreliers, charrons mais aussi des étalonniers et des maquignons… Tous ces métiers ont quasiment disparus au cours du 20ème siècle.
Quelques uns nous sont évoqués : le bourrelier effectue un métier très technique utilisant bois, cuir paille. Provenant des collections des Thiaulins, une belle collection de jougs, de coussinets réalisés avec plus ou moins d’art est présentée. Ils ont été décorés selon l'habilité et le goût, variables, de l’artisan.
Le charron utilise au moins trois types de bois aux propriétés différentes pour construire sa roue. Qui va transmettre ce savoir ? Le maréchal ferrant est également un peu soigneur pour les chevaux.
Mais le soin des animaux, c'est essentiellement le domaine du garçon d'écurie dont certains pouvaient être très recherchés en fonction de leurs compétences. Toute une panoplie d'instruments de soins, certains conventionnels, d'autres nettement moins, sont présentés.
Le domaine des animaux n'est pas seulement la campagne, il concerne tout aussi bien la ville avec les voitures hippomobiles (à noter que les accidents de la circulation étaient plus nombreux à l'époque que maintenant) mais aussi avec les foires.
C’est tout ce monde qui s'effondre au cours de la première moitié du vingtième siècle avec la mécanisation.
Cette exposition au château du Plaix est présentée depuis près de deux ans, mais il ne vous reste que moins de deux mois pour aller la voir. Dépêchez-vous, c’est les samedis et dimanches de 14 à 18h jusqu'à la Toussaint !