Rempart massif et fin déjeuner gaulois
En préliminaire à ces journées nationales de l’archéologie, Sophie Krausz a présenté à la population de Châteaumeillant les découvertes faites sur le site lors des fouilles de 2016, au fond du puits 512 : http://nous-en-boischaut-sud.over-blog.com/2017/06/a-nouveau-des-decouvertes-archeologiques-remarquables-a-chateaumeilant-en-2016.html
Ces objets sont maintenant présentés au musée Emile Chénon de Châteaumeillant. A noter, la très belle statue gauloise en grès, particulièrement expressive ainsi que la magnifique tête de cheval en terre cuite qui, avec ses gros yeux globuleux semble nous sourire, c’était la tête d’un chenet.
Pour ces journées de l’archéologie, du 16 au 18 juin, Sophie Lacan, responsable scientifique du musée Emile Chénon de Châteaumeillant nous a proposé une visite guidée des remparts.
Nous retrouvons la tranchée réalisée par Sophie Krausz, elle fait apparaitre les différentes strates révélant le mode de construction du rempart massif réalisé en 52 av. JC pour protéger l’oppidum des armées de Jules César. Ce n’est pas la simple accumulation de la terre prélevée pour réaliser le fossé mais il s’agit d’une véritable construction avec un blindage de la paroi externe réalisé avec une argile renforcée de cailloux et une paroi interne incorporant du micaschiste broyé. Ce rempart massif recouvrait et renforçait un « murus gallicus » construit une cinquantaine d’années auparavant, assemblage de poutres entrecroisées et de terre avec un parement de pierres. Malgré ces défenses, la stratégie de la terre brûlée prônée par Vercingétorix a été appliquée et des traces d’un incendie de Châteaumeillant ont été retrouvées.
Vu de l’intérieur de l’oppidum le rempart n’est pas très impressionnant, mais c’est une tout autre chose lorsqu’on l’approche de l’extérieur, même s’il est partiellement masqué par les arbres qui se sont installés sur la butte. Le rempart massif fait actuellement une dizaine de mètres de hauteur (à l’époque elle devait en faire au moins 14m), elle est précédée d’un large fossé plat très nettement visible, qui devait être plutôt marécageux en mars-avril 52 av JC. Au-delà de ce fossé coulent la Sinaise et la Goutte Noire qui alimentaient des douves.
Puisque nous sommes sur le site des fouilles, nous localisons les puits 269, gallo-romain, fouillé en2012 où a été découvert en particulier le lion de bronze et d’argent ainsi que le puits 512, gaulois, fouillé l’année dernière et révélant la statue en grès et le chenet à tête de cheval. Ces puits se situaient dans un quartier à vocation artisanale.
Sur le trajet un petit arrêt au jardin Gallerand où furent découvertes de nombreuses amphores. Une petite remarque en passant sur la place du Dr Guyot: voilà quelques semaines, la chaussée s’est effondrée, un trou est apparu qui se révèle être très probablement … un puits. Bon, par forcément gaulois ou gallo-romain, ce puits semble être localisé au niveau des anciennes douves du château. Mais puisque des travaux vont prochainement être faits sur cette place dans le cadre du plan de revitalisation du centre bourg, des fouilles archéologiques préventives seront organisées et nous en saurons davantage.
Pour la dernière journée, Festi’Val nous avait concocté un repas gaulois servi dans la cour du musée. Au menu : cuisses de grenouilles, poulet, lentilles mais avec un mélange tellement subtil d’une grande variété d’herbes et d’épices, de miel … où toutes les saveurs ressortaient délicatement en un parfait accord. Recettes gauloises sans doute, mais recettes de fête !
Châteaumeillant a ainsi dignement fêté les journées nationales de l’archéologie, à la hauteur de ce que l’archéologie représente pour Châteaumeillant !