Lapin lapin : Le Rhinocéros blanc avec Coline Serreau

Au pôle de l’Etang Merlin de Châteaumeillant ce 13 octobre, nous entrons dans un décor des années 60 avec sa table formica, son évier avec un rideau et sa grosse télé ; un milieu ouvrier qui ne roule pas sur l’or. Quand quelqu’un sonne à la porte, c’est plutôt l’huissier que l’on craint. Mais dans l’immeuble, tout le monde est un peu logé à la même enseigne et on s’entraide entre voisins.

 Certes c’est un peu la dèche mais l’avenir s’annonce bien meilleur maintenant que les deux filles sont casées et que la troisième s’apprête à se marier. Il ne reste plus que la petite dernière qui est au lycée et l’ainé qui fait ses études de médecine. Le papa va être augmenté et de toute façon, la mama elle tient ferme tout son monde. Les années 60 !

Et puis, petit à petit tout s’écroule : la fille qui a une bonne situation à Bruxelles débarque à la maison recherchée par la police, celle qui était bien mariée divorce parce que son mari lui a demandé gentiment « Passe-moi le sel » (et s’il t’avait dit « passe-moi le poivre » ?) et celle qui doit se marier vient de dire « non » devant Mr le Maire.

On apprend que la petite dernière a quitté son lycée mais ne l’a dit à personne, que le papa a été licencié mais n’ose pas l’annoncer à sa femme... Quant à l’ainé, ce ne sont pas des études de médecine qu’il suit mais il est plutôt dans l’action terroriste !

En fait rien ne va comme il faut et tout le monde ment à tout le monde, il faut que ça explose. Et là, ça libère. Aussi quand il s’agit de libérer notre soi-disant futur médecin emprisonné par un régime fascisant, tout se petit monde retrouve ses instincts de solidarité ; un hymne à l’optimisme quant à la nature humaine.

La pièce part doucement de scènes de la vraie vie et éclate dans une belle comédie qui tient plus de la farce sociale et politique, mais qui traite de plein de problématiques actuelles.

Mais cette pièce est parfaitement tenue par la troupe castelroussine du « Rhinocéros blanc ».  Et si cela tient si bien c’est sans doute parce que Coline Serreau, l’auteur de la pièce, a mis en scène de véritables personnages avec toute une profondeur et une vraie psychologie même si, ensuite, les situations dérivent. C’est cette psychologie que nos acteurs du Rhinocéros blanc, certes amateurs mais magnifiques, ont été si bien rechercher sous la direction de Gilles Charmot. Le jeu est excellent, le public est ravi, bravo le Rhinocéros blanc !

Cette même pièce sera jouée :

- le mardi 7 novembre 2017 au théâtre Maurice Sand de La Châtre

- le samedi 25 novembre 2017 à l’Espace culturel J. Benard de Buzançais