Lectures d’hiver à Châteaumeillant
L’hiver, en région Centre-Val de Loire, une vingtaine de personnes se réunissent ici ou là un après-midi pour découvrir d’un écrivain vivant au cours d’une lecture réalisée par un artiste professionnel.
Découvrir, cela veut dire que l’écrivain en question est inconnu du plus grand nombre, ce ne sont pas les auditeurs qui l’ont choisi mais c’est le lecteur qui l’a repéré parmi les nombreux livres publiés qui n’ont pas eu la chance d’une large diffusion. Tout cela est mis en œuvre par la Région qui prend en charge la venue de l’artiste.
Ainsi, le 4 février, à l’invitation de Cathy et de l’Atelier « Correspondance », une vingtaine d’auditeurs ont découvert « La femme au colt 45 » de Marie Redonnet lu par la comédienne Anne Elisabeth Prin. Un roman qui parle d’un problème d’une actualité brûlante : la condition des migrants et plus précisément des difficultés multiples de la femme dans cette condition. Cet écrit aurait pu faire l’objet d’une lecture théâtralisée mais cela ne s’inscrit pas dans le cadre de lecture tel que proposé.
Ce 17 décembre, devant une vingtaine de nouveaux auditeurs c’est la comédienne et metteur en scène Mathilde Kott qui opère dans le cadre de la bibliothèque de Châteaumeillant. Elle nous a choisi le premier roman d’Hélène Frederick « La poupée de Kokoschka ».
Alma Mahler vient de quitter le peintre Kokoschka. Cette rupture lui causera un profond traumatisme. Il demande alors à Hermine Moos, une costumière de théâtre, de lui confectionner une poupée grandeur nature reproduisant les traits et le corps de sa maitresse perdue. Le roman d’Hélène Frederick se présente comme le journal d’Hermine Moos dans son impossible quête, lors des derniers mois de la 1ère guerre mondiale dans un Munich où tout manque.
Ecouter une lecture, c’est totalement différent de la lecture elle-même. De sa voix posée, donnant le rythme, dans un calme parfait uniquement ponctué par l’horloge du chapitre, Mathilde nous fait entrer dans le monde de notre costumière, dans son époque à ce moment si particulier.
Car la base de ce roman est véridique, les lettres de Kokoschka à Hermine Moos ont été retrouvées, à partir de là, Hélène Frederick imagine le journal d’Hermine Moos.
En une bonne heure de lecture, Mathilde Kott a abordé la première partie du roman, elle lance alors la discussion. Elle a fait des recherches sur cette poupée de Kokoschka, elle connait bien l’œuvre du peintre et la société artistique de l’époque ; la bibliothèque de Châteaumeillant a également fait des recherches ; les documents circulent, sont commentés, certains pourront être vus à la bibliothèque de Châteaumeillant pendant encore quelque temps.
Et la discussion se termine devant quelques gâteaux fait maison.
Ce fut pour certains auditeurs, une bonne occasion de découvrir notre belle bibliothèque de Châteaumeillant.