Noces en Berry : le jour du chou à l’Assemblée du Plaix
Autrefois, les noces en Berry duraient trois jours : le premier jour les invités apportaient les cadeaux, le deuxième jour était la cérémonie du mariage et le troisième jour était le jour du chou. C’est cette tradition que les Thiaulins de Lignières ont évoqué lors de leur traditionnelle Assemblée au château du Plaix le 18 aout. En Berry comme ailleurs, ces trois jours de noce se déroulaient, comme il se doit, dans une abondance de jeux, de musique, de danse et de nourriture. Place donc à l’assemblée du Plaix !
Dans un coin, deux vieux berrichons font patienter les premiers arrivants en leur racontant les histoires qui se racontaient à l’époque dans la région de Lignières, tandis que le repas de noce se prépare. Dame, c’est que ça demande du temps de préparer à manger pour tout ce monde.
Les enfants jouent à des jeux qui n’ont rien d’électronique et ils semblent bien y prendre grand plaisir quand même. L’attrape –rat, les quilles, le chamboule tout, le croque-pomme …
Même un concours de grimaces est organisé.
Sous le préau, l’orchestre se met en place et ce n’est pas n’importe quel orchestre : « Rivages quartet » avec JJ Smith (cornemuse 20’’), JC Laporte (vielle à roue soprano), Magali Bordat (vielle à roue alto) et Delphine Bordat au violoncelle. Ces quatre là, entre musique traditionnelle et musique plus savante passionnent le public qui s’agglutine autour du préau.
Mais la musique ce n’est pas qu’un concert bien organisé, beaucoup de musiciens sont invités à la noce au château du Plaix avec les Thiaulins et de petits groupes jouent ici et là dans le parc du château.
Le clou de la soirée, évidemment, reste la cérémonie du chou. Celui-ci est censé apporté fertilité et bonheur au nouveau couple. Alors le chou, il faut le choisir soigneusement. Un comité d’expert est désigné pour cela. De plus il ne faut pas l’arracher n’importe comment, l’arpenteur est là pour présider à la cérémonie de l’arrachage.
Maintenant que le chou est choisi, il faut l’arracher. Un homme s’y met : impossible ! Puis deux hommes, puis trois et même une petite dame : rien à faire ! Alors on va chercher l’âne, toujours pas ! La solution : on va trouver le jardinier, bien sûr ! C’est à lui d’arracher le chou ; bon, il sort de l’auberge et il est complètement aviné certes, mais lui, il connait les formules magiques et là, miracle, le chou s’arrache tout seul !
Placé dans une corbeille, entouré de terre, avec une bouteille de vin en prime, le chou est porté en procession jusqu’à la maison des mariés, précédé par la musique et suivi par tout le cortège, mariés en tête. Un homme fort est chargé de le hisser sur la cheminée : ils auront de biens beaux enfants nos mariés.
Toute la cérémonie est entourée de musique et de danses.
Parfois elle est quelque peu perturbée, par exemple aujourd’hui, par un certain couple aviné et...pittoresque.
Et les jeux reprennent avec le traditionnel tir à la corde, le tournoi au baquet d’eau, le mât de cocagne, la course en sac ou la roue de la fortune (ancien modèle).
Pains, galettes, crêpes, radillat, fromentée sont à déguster et pour passer le tout, la buvette est là et bien fréquentée par cette chaude après-midi.
Le soir tombe, l’heure du souper approche, les tables sont mises. Le repas a mijoté toute la soirée, tout est préparé à l’ancienne, tout est authentique, parole de Thiaulins ! Les convives vont se régaler.
Ainsi se déroulaient les noces en Berry, vous pouvez faire confiance aux Thiaulins pour l’authenticité. Mais si vous voulez d’autres illustrations vous pouvez et même devez aller voir l’exposition « Les âges de la vie » à l’intérieur du château du Plaix.