St Jeanvrin, joli village !

Ce 16 aout, l’office de tourisme de Berry Grand Sud nous avait planifié une découverte de St Jeanvrin, charmant village, niché au creux de ses vallons entre la Riolette et le rio de Sept-Fonds, à l’écart des routes principales. Une quinzaine de personnes avaient répondu à l’invitation.

Le nom de St Jeanvrin vient de Saint Janvier. Au cours des temps, le nom varie de Saint Janvrin à à Saint Jeanvrin. Au 12^ème siècle, c’est une chatellenerie qui dépend du Châtelet. Après son rachat par Jean Fradet, au début du 17^ème siècle, Saint Jeanvrin  passe dans l’orbite de Châteaumeillant. Au 15^ème siècle, St Jeanvrin compte 600 habitants (aujourd’hui environ 160).

Marchant dans les rues, nous passons devant la maison natale de Gaston Rivière, célèbre vielleux local puis devant un cabinet de vigne de facture assez exceptionnelle, avant de rejoindre une grange à auvent récemment acquise par la commune et en cours de restauration.

Les granges à auvent sont un élément du patrimoine spécifique à notre Boischaut-Sud ; 800 granges à auvent ont été référencées. Elles servaient à mettre les charrettes de grain à l’abri mais l’aire sous l’auvent servait également souvent pour le battage du blé au fléau. Nous trouverons une autre grange à auvent, plus transformée, à l’intérieur du village.

Le joyau de St Jeanvrin reste cependant sa charmante église st Georges, de style roman. Le portail central, en calcaire, est très finement décoré. L’édifice comporte deux absidioles et une abside. La majeure partie est du 12^ème siècle mais des éléments du 10^ème siècle semblent avoir été conservés dans le chœur.

Tout autour de l’église, les modillons sont finement sculptés. Ce style médiéval tranche avec les  ouvertures et la porte latérale du 16^ème siècle rajoutées à l’époque où St Jeanvrin est la propriété des Blanchefort (1494 à 1606).

La qualité des fresques est frappante lorsqu’on entre à l’intérieur de l’église. Dans la partie nord de la nef, on remarque en particulier une magnifique crucifixion, surprenante avec ses personnages en noir, tandis que, détail curieux, une éclipse solaire est représentée avec beaucoup de réalisme.

Les chapiteaux sont sculptés aussi bien à leur sommet qu’à leur base. Une tête de chapiteau a également été évidée pour servir de fonds baptismaux.

Dans le transept nord, un enfeu avec une ornementation exceptionnelle accueille le tombeau de François Blanchefort (1540), il est entouré d’une fresque représentant l’écusson des Blanchefort et d’une magnifique piéta très expressive. Le transept sud accueille un  triptyque du 16^ème ainsi qu’un tableau représentant St Georges (le patron de cette église) terrassant le dragon.

Les vitraux du chœur : des 15^ème et 16^ème siècles, de très belle qualité, représentent Jésus sur le Golgotha (le « lieu du crane »).

Près de l’église, le château aurait été construit aux 12^ème – 13^ème siècles par Hugues de Chauvigny. Il a été détruit durant les guerres de religions par Claude de La Châtre. Il est depuis à l’état de ruines (avec une vue sur les latrines !). Ces ruines au bord de l’étang sont d’un plus pur romantisme !

Saint Jeanvrin possède également un musée des vieux outils. Il résulte de la rencontre fortuite, sur une brocante de St Jeanvrin, entre la municipalité et un exposant qui souhaitait céder sa collection. Et cette collection était imposante et particulièrement intéressante ! C’est Mr le maire lui-même qui nous la présente. Parmi tous les objets présentés, quelques curiosités, tel cet outil pour calibrer les bottes d’asperges ! Mais chaque outil porte la marque de celui qui l’a utilisé, comme ce marteau de cordonnier, dont le manche, usé, a gardé l’empreinte de la main ! Voilà qui en fait également un lieu émouvant.

A la suite de cette visite, la municipalité offre un pot à l’ensemble des participants.