Le Grand spectacle des Sonneurs de la vallée noire
C’est le grand évènement annuel pour les Sonneurs de la Vallée Noire, alors tout le monde est sur le pont. Pour ces spectacles, une cinquantaine de participants sont à l’œuvre, entre les musiciens (vielles, cornemuses, accordéons), les danseurs (les confirmés et la jeune troupe) ainsi que les acteurs de la pièce. Cette année le spectacle se déroulait les 24 et 25 novembre.
Et c’est tous les ans la même chose, leur spectacle est tellement apprécié que la salle des fêtes de La Châtre est comble pour chaque représentation. Et pas de quart d'heure berrichon : la salle était remplie une demi-heure avant la représentation. Alors, l’année prochaine, si vous voulez aller le voir, il vaut mieux réserver.
Danses traditionnelles, chants (souvent a cappella) dont le groupe des Sonneurs sont passés maîtres depuis bien longtemps, servent d’ornements à la présentation d’une petite pièce de théâtre patoisante originale.
Cette année, il s’agit de « La dot de mariage » de Philippe Prinet qui narre les négociations difficiles entre un aristocrate local et un paysan pour lui acheter un champ, le champ du guignier, afin d’agrandir le parc du château.
Là, éclate le talent d’acteur de Jules Michaud dans ce rôle de paysan : il ne joue pas, il est, au plus profond de son âme, ce paysan berrichon dont il connait intimement toutes les facettes malgré son jeune âge. Mais ne négligeons pas les autres acteurs, en particulier la paysanne, le notaire et J.M. Guay dans le rôle du marquis.
Car la pièce, dont l’action peut se situer à la fin du 19ème siècle, montre bien le rôle de la femme dans cette vie domestique : elle est plutôt effacée et dépendante dans la vie publique, mais discrètement, elle sait imposer ses vues dans le ménage. Finalement, c’est elle qui est à l’origine des décisions de son mari. C’est elle qui voit les avantages de la vente, c’est elle qui planifie l’utilisation de la vente !
Parallèlement, dans le village, déjà à cette époque, les « Fake News » étaient bien présentes même si on ne les nommait pas ainsi et qu’elles se diffusaient plutôt au retour du lavoir que sur Internet.
Au milieu des bourrées, des chants et des rondes, quelques histoires également alternent avec les scènes de la pièce. En fait, entre la pièce et les histoires, le rire ne cesse de fuser. Heureusement les danses et les chants apportent quelque repos aux zygomatiques !
Alors, à l'année prochaine !