L’art du vitrail à La Châtre

Le métier de vitrailliste n’est pas si rare en France, peut-être parce que le vitrail de type médiéval y trouve son origine : ils sont environ 600 en France, dont deux à La Châtre. Nous sommes allés les rencontrer le 6 avril à l’occasion de la Journée Européenne des Métiers d’Art. Ils nous ont reçus chacun dans leur atelier : Nathalie Denoyer au 32, rue du 14 juillet et Nathalie Gesell au 14, rue Alapetite. Toutes les deux nous ont gentiment expliqué leur métier.

Une vitrailliste, c’est d’abord une artiste peintre mais elle utilise un support particulier, le verre, ce qui, pour de grands formats implique une spécificité : la nécessité de baguettes de plomb pour assurer la solidité de l’ensemble.

Au départ est donc l’idée de l’artiste, elle se concrétise par une maquette. Celle-ci, dès le départ, intègre la position des baguettes de plomb qui permettent en outre de souligner le dessin. Tout l’art du vitrail est là. Ensuite interviennent des techniques extrêmement minutieuses pour passer de la maquette au dessin sur papier en grandeur réelle, puis à la découpe du « patron » pour chacun des éléments du vitrail, avec le fameux ciseau à trois lames qui permet de tenir compte de l’épaisseur de l’âme de la baguette de plomb qui sera insérée entre chaque élément de verre.

Ensuite l’artiste passe du carton au verre. Mais quel verre : flotté il sera parfait, sans défaut, homogène ; soufflé, il aura quelques irrégularités caractéristiques de l’artisanat ? Puis vient la découpe des éléments de verre selon le patron (très précise), la peinture, grisé, émail, jaune d’argent…  tout cela avant la cuisson.

Enfin la dernière phase, tout aussi minutieuse : le montage et le sertissage des éléments de verre dans les baguettes de plomb avec soudure à l’étain à chaque intersection de plomb, puis éventuellement un masticage pour assurer l’étanchéité et d’augmenter la solidité du vitrail.

Ainsi Nathalie Denoyer a-t-elle réalisée le nouveau vitrail de l’église de Vicq-Exemplet. Si vous passez de nuit à Vicq-Exemplet, jetez un coup d’œil, il est du plus bel effet !

Mais la création de vitraux n’est pas l’activité principale de nos vitraillistes. L’essentiel des besoins concerne la restauration, en particulier pour beaucoup des vitraux qui ornent nos églises et qui datent le plus souvent du 19^ème siècle.

Là, la problématique est différente, il s’agit pour l’artiste de faire abstraction de sa sensibilité et de sa créativité pour se fondre dans l’âme et dans la technique du créateur de l’époque, retrouver le « coup de patte » du créateur. Depuis sa création, le vitrail a vieilli, les teintes se sont modifiées. La recherche de la teinte actuelle nécessite de nombreux essais, mais le résultat est spectaculaire.

A côté de cette clientèle publique, une clientèle privée se développe également, soit pour de grands éléments (baies vitrées, portes) soit pour des éléments de décoration plus modestes (cadres, abat-jour…..).

A côté de cet art du vitrail, Nathalie Gesell développe également toute une production de bijoux à base de verre.

Poussez la porte de nos deux vitraillistes, des découvertes vous attendent !