Du pont canal de La Tranchasse à Drevant avec Châteaumeillant Nature
Il faisait plutôt beau vers 13h30 à Châteaumeillant ce 4 mai. C’est peut-être pour cela qu’une bonne quarantaine de personnes étaient au rendez-vous pour notre visite du pont canal de La Tranchasse puis des ruines de Drevant organisée par Châteaumeillant Nature.
Le pont canal de La Tranchasse, nous en avions beaucoup entendu parler lors de la conférence de Pierre Lemercier le 24 mars à Châteaumeillant : histoire et futur du canal de Berry) (si vous avez raté cette conférence, Pierre Lemercier anime quelques autres causeries :causeries Pierre Lemercier ), alors, le pont-canal de la Tranchasse, il fallait aller voir !
Lorsque nous sommes arrivés à La Tranchasse, le temps n’était plus le même et c’est dans le froid et sous la pluie que nous attendait Pierre Lemercier. Alors on se regroupe tous dans le local des batardeaux, là où on stockait autrefois le matériel pour l’entretien de l’écluse ; c’est un peu étroit, pas vraiment adapté pour une présentation, mais c’est abrité !
Le Pont Canal de La Tranchasse a été construit entre 1829 et 1834 et permettait au Canal de Berry, et à ses péniches, de traverser la rivière, Le Cher. L’étanchéité de l’ouvrage a toujours posé problème, la cuve a été enduite de bitume en 1844 (on en voit encore des traces), des feuilles de plomb ont été posées en 1872 (elles ont toutes disparues).
Le mur de la cuvette a été consolidé avec des tirants de fonte, la maçonnerie des piles a été consolidée par un cerclage en fer. Toutes ces modifications ont été réalisées avec soin et un réel souci esthétique. Un petit coup d’œil, ce pont canal a fière allure !
Maintenant descendons au bord du Cher pour mieux le voir. Ici était une plage au bord de la rivière. Les ancres des tirants de fonte ajoutent au cachet de l’édifice.
Le Canal de Berry a été déclassé en 1955 et aujourd’hui, il n’est pas question de remettre en eau le pont canal ! Sa restauration s’inscrit dans le projet du Canal de Berry en vélo. La circulation se fera sur une grille placée au-dessus de la cuve et permettant d’en voir le fond. Les travaux sont en cours.
Puisque nous sommes à La Tranchasse, cela vaut le coup de faire une bonne centaine de mètres pour voir un aqueduc gallo-romain autrefois enterré et mis à jour lors du creusement d’une carrière. Il amenait l’eau de la source de Petit Meslon jusqu’à Drevant pour alimenter les thermes … et pour les autres usages de la ville gallo-romaine !
Et puisque nous parlons de Drevant, allons-y, c’est tout à côté. Xavier Claveau nous y attend. Nous commençons la visite en haut du site, là où se trouvait le forum, le lieu principal de vie de cette cité gallo-romaine datant des 1er et 2ème siècles.
De grande taille (sa superficie est de plus d’un ha), le forum est bordé de galeries, couvertes à l’origine, et occupées par des boutiques. Il renferme un temple gallo-romain dont, aujourd’hui, l’emplacement est matérialisé par des buissons. Les vestiges de la porte d’entrée, très large et à plusieurs battants, est repérable à ses gonds. Le seuil porte des traces d’usure importantes.
A côté du forum, deux thermes, un pour les hommes, l’autre pour les femmes ? De ces thermes on ne sait pas grand-chose sinon leur emplacement, dont l’un (celui des femmes) est actuellement sous l’école communale ! Mais à partir des quelques fouilles une reconstitution est proposée.
Les vestiges les plus marquant de Drevant sont ceux de l’amphithéâtre, adapté tant pour les spectacles de théâtre que pour les combats (gladiateurs, animaux). Avec un diamètre de 85m et une arène de 27m de diamètre, il pouvait accueillir 5000 personnes (ce qui donne une idée de l’importance de Drevant à l’époque). Les spectateurs étaient protégés de l’arène (et des combats) par un mur de 2m de hauteur. Ils accédaient aux gradins par des escaliers (vomitoires) dont la largeur s’élargissait vers le bas pour faciliter la circulation.
Ces vestiges sont actuellement en cours de restauration.
Drevant possède d’autres bâtiments d’intérêt, en particulier son église et un prieuré. C’est avec plaisir que nous continuons la visite dans l’église qui nous parait bien confortable, au moins pour nous abriter ! L’église romane du 12ème siècle est d’architecture traditionnelle, par contre elle possède un curieux escalier extérieur pour accéder aux cloches. Le prieuré (propriété privée depuis la Révolution) est remarquable et possède une belle façade richement décorée.
Pour les amateurs de polars, notez que Simenon parle de Drevant et de la région dans un de ses romans : « Maigret et le tueur » ; avis aux amateurs !