Maitres sonneurs au départ de St Saturnin
Les 6 et 7 juillet, la randonnée annuelle « Dans les pas des Maîtres sonneurs » déroulait une itinérance sur 2 jours entre St Saturnin et Préveranges sur la base du circuit décrit par George Sand dans son roman.
Mais le 6 juillet au matin, au moment des inscriptions, une petite inquiétude pointait chez les organisateurs : une grosse averse orageuse s’abattait sur St Saturnin. Le temps d’un café et de quelques douceurs, la pluie s’est arrêtée et la randonnée peut partir.
C’est quand même dans une atmosphère bien humide que les randonneurs s’élancent en fanfare, cornemuse en tête !
Après un beau parcours dans les bois, le chemin débouche brusquement dans une clairière avec un étang, bel espace superbement aménagé autour de l’étang de Bombardon pour le premier ravitaillement. Le soleil est déjà revenu.
Disons-le tout de suite, la qualité des ravitaillements tout au long de ces deux jours de randonnée sera très exceptionnelle ; un très grand bravo et merci à notre cuisinière, véritable cordon bleu. C’est dit, nous n’y reviendrons plus !
Mais les ravitaillements, après ces nourritures tout à fait terrestres, sont aussi l’occasion de nourritures plus spirituelles autour du roman de George Sand « Les Maitres Sonneurs ».
Ici était à l’époque un pays pauvre, de brandes où, selon l’expression de Mic Baudimant : « les corbeaux volaient sur le dos pour ne pas voir la misère ! ». Mais, retour vers le roman, roman initiatique d’un joueur de cornemuse berrichon : c’est l’instant de présenter les différentes cornemuses, en particulier celles des Bourbonnais, plus longues ; les Bourbonnais étaient considérés par George Sand comme les meilleurs cornemuseux.
Après cette pause culturelle, la randonnée repart. Les bois cèdent la place aux champs, la chaleur se fait plus lourde avec l’humidité due à l’orage matinal. Nouveau ravitaillement au village du Rancier … et pause culturelle !
Ici aux 18-19ème siècles le paysage s’est couvert de petites habitations précaires, les loges, faites au départ de torchis qui au fil des générations ont pu s’améliorer et s’agrandir. Mais, maintenant, ces loges ont soit disparues, soit pour beaucoup, en ruine. Mic, notant que le circuit des Maitres Sonneurs manque cruellement d’hébergement pour les randonneurs, rêverait d’en reconstruire quelques unes pour servir de halte.
Nous repartons ; avec la chaleur qui s’accentue, l’arrivée au bourg de Sidiailles apparait comme l’entrée dans une oasis avec sa grande place ombragée. Nous sommes accueillis par Mme la Maire qui nous offre un apéritif rafraichissant utilisant l’excellente eau du barrage de Sidiailles, car l’eau que l’on boit au robinet dans tout le sud du département du Cher vient d’ici !
Sidiailles est un village surprenant : décrit comme très pauvre et coupé du monde par son instituteur au 19ème siècle, un nouveau bourg est reconstruit ex-nihilo peu après (église, presbytère, école) par un architecte réputé ce qui donne une homogénéité à cet ensemble ; malheureusement le presbytère est actuellement en bien mauvais état. Pour notre part nous nous intéresserons à l’église, écrin d’une cloche de 1239 provenant de l’abbaye des Pierres (la plus vieille cloche en activité en France), et nous vérifierons que, dans cette église, la cornemuse y sonne bien !
Le repas pris à l’ombre est un vrai moment de détente, c’est un peu difficile de repartir !
Alors on repart doucement au son de la cornemuse et, tout de suite, on s’arrête devant le cimetière de l’ancien bourg de Sidiailles. Ses nombreuses chapelles funéraires trahissent la proximité de la Marche et du Limousin, nous sommes à la frontière du Berry.
Quittant le Berry pour la Marche, le relief s’accentue, la chaleur lourde est là. Un ravitaillement est installé en face de l’abbaye des Pierres dont il ne reste que le porche d’entrée restauré et quelques bâtiments de ferme en bien mauvais état.
Pour ces ravitaillements, les boissons sont maintenant plus prisées que les gâteaux secs, quoique les congolais … (ah ces ravitaillements !). Et au dernier ravitaillement à Mont, c’est la ruée sur les tranches de pastèque et de pêche bien fraiches.
A l’arrivée à Préveranges, sous la ramée dressée sur la place du village, nous retrouvons des randonneurs bien fatigués par la chaleur. Un instant de repos, c’est le moment pour certains de retrouver le gite de groupe où ils passeront la nuit.
La municipalité de Préveranges nous offre un apéritif de bienvenue en nous présentant la commune, à la fois sur le chemin des maitres-sonneurs et sur la route de St Martin qui relie Szombathely à Tours (l’église est consacrée à St Martin). Dans le bourg, à remarquer quelques chefs-d’œuvre de toiture réalisés dans le cadre d’un compagnonnage.
Après le diner pris sous la ramée, les frères Blanc nous offrent un concert de cornemuse dans l’église de Préveranges, instants d’évasion hors du temps.
Fin du premier acte.
Si ce genre d'animation vous intéresse, cette même association organise une randonnée sur la journée, en plus cool et avec des ânes, le samedi 20 juillet autour d'Urciers.
Inscrivez-vous vite au 06 13 14 75 93 !