Randonnée avec des ânes sur le sentier des Maitres Sonneurs

Publié le 31 juillet 2019 par nous-en-boischaut-sud

Dans le roman « Les Maitres Sonneurs » de George Sand ce sont des mulets qui font le trajet entre St Chartier et Huriel. Eh bien, ce 20 juillet, c’étaient les ânes qui étaient à l’honneur pour une randonnée sur ce chemin des Maîtres-Sonneurs, au départ d’Urciers.

C’est ainsi qu’au petit matin, la place de l’église d’Urciers s’est trouvée envahie de vans, de carrioles, d’ânes … Avec tout un petit monde qui descend les charrettes, attèle les ânes… ce n’est pas si simple la mise en place d’une randonnée avec des ânes !

Randonnée avec des ânes sur le sentier des Maitres Sonneurs

Mais, à l’heure dite, Mr le Maire était au rendez-vous pour le départ de la randonnée en nous présentant brièvement sa commune. Il y a d’abord l’église, reconstruite en 1864, elle a été récemment rénovée. Mais la commune possède également des mines de plomb argentifère (ce n’est pas fréquent dans la région !). Découvertes en 1771, exploitées de façon chaotique dans la 2^ème moitié du 19^ème siècle, elles seront abandonnées après une ultime tentative dans les années 1950. Cependant l’exploitation laisse des traces, ainsi une galerie s’est effondrée en 2010 et il a fallu secourir la vache qui était tombée dans le trou !

Maintenant tout le monde est prêt, c’est le départ avec en tête un magnifique attelage décoré. Et ce sont : un cheval ,13 ânes, et une quarantaine de randonneurs qui n’en sont pas, qui s’élancent !

Les larges chemins ne posent pas de problème pour les charrettes ; en début de matinée il y eut bien une petite averse, rien de bien méchant. Bien sur, il fallut bien une petite adaptation des enfants à l’âne qu’ils empruntaient pour l’occasion. Et déjà le premier ravitaillement s’annonce ; mais quand on chemine avec un âne, avant de se ravitailler, il faut commencer par rechercher où attacher son âne !

Cet arrêt se situe en lisière de forêt, sur un breuil nous explique Mic. « Au début du 19^ème siècle, face au manque de terres cultivées, les paysans défrichent landes et bois, creusant des fossés, formant des haies pour créer notre bocage actuel ; le fossé et la haie en limite de défrichement s’appelait le breuil. C’est là où nous sommes » ; c’était notre minute culturelle !

Si le ravitaillement est servi en bonnets d’âne (confectionnés par le comité d’animation d’Urciers), le contenu est toujours aussi somptueux !

Après cet instant de détente, c’est reparti à travers bois et champs tandis que le soleil revient.

Et c’est au 2^ème ravitaillement que la randonnée rencontra la poste ; toutes les deux utilisent les chemins, toutes les deux utilisent toute la largeur du chemin, que croyez-vous qu’il se passa ? On partagea la bonne humeur !

La pause de midi se déroule au gite communal de la Motte Feuilly où nous sommes accueillis par Mme la Maire. Très volontaire, elle est fière d’avoir fait passer la population de sa commune de 37 à 62 habitants, en s’appuyant notamment sur la création d’un centre équestre et du gite où nous sommes. Cela ne c’est pas fait tout seul !

Instant de convivialité autour d’un buffet où chacun se repose et se restaure.

A la Motte Feuilly le château n’est plus accessible au public mais il reste un autre trésor : le gisant de Charlotte d’Albret dans l’église. Mic Baudimant nous en raconte l’histoire : épouse éphémère du fameux César Borgia, fils de pape, ancien cardinal mais surtout guerrier et stratège cruel et sanguinaire. Après sa répudiation, Charlotte vit recluse mais riche à La Motte Feuilly. Quelques années après sa mort (à 34 ans), sa fille fera réaliser son gisant pour l’église de La Motte Feuilly. Charlotte d’Albret maltraitée durant sa vie, sera également maltraitée après sa mort : à la Révolution, son cadavre ainsi que celui de son amie Jeanne de France, sera déterré et brûlé !

Nous repartons jusqu’à Champillet.

C’est dans un joli site, au bord d’un ruisseau avec un ancien lavoir et bientôt un étang, que nous reçoit la municipalité pour nous parler de la commune. Champillet a beaucoup profité de la ligne de chemin de fer au début du 20^ème siècle. Champillet se trouvait sur la ligne Tours-Montluçon, à l’intersection avec une ligne rejoignant Lavaufranche via Boussac permettant, en particulier l’évacuation du minerai de plomb d’Urciers. Cette situation a permis l’installation d’auberges. Les temps ont bien changé, il reste cependant un commerce de proximité dans le village mais les travaux de remise en état de l’étang sont bien lourds à supporter pour la commune !

Après une dernière étape, nous rejoignons notre point de départ à Urciers où nous attend un marché de producteurs locaux, essentiellement alimentaire avec vins de Châteaumeillant (nous sommes dans l’aire d’appellation), fromages de chèvre, légumes bio, champignons, pains et pâtisseries, mais aussi avec Isabelle, notre bourrelière d’Urciers, tout à fait à sa place, chez elle, au côté des ânes.

Mic Baudimant joue une ode aux ânes qui nous ont accompagnés toute la journée, des visiteurs nous ont rejoint et déambulent de stand en stand.