Ethnologie berrichonne avec les Thiaulins de Lignières

Publié le par nous-en-boischaut-sud

Pour la dernière conférence de la saison 2019, les Thiaulins de Lignières revenaient à leurs fondamentaux ethnographiques : « Fêtes, rites et usages au fil d’une vie paysanne ». Amaury Babault auteur d’un livre sur le sujet avec « La Rabouilleuse » d’Issoudun ». Egalement Thiaulin,  Amaury était à la barre.

Ethnologie berrichonne avec les Thiaulins de Lignières

Pour cette conférence donnée, comme d’habitude, dans la cour du château du Plaix, le public était venu particulièrement nombreux en ce 9 aout.

Ethnologie berrichonne avec les Thiaulins de Lignières

Notre société rurale traditionnelle était fortement communautaire et le rythme de vie très marqué par l’influence de l’Eglise. Dans cette société, chacun a sa place en fonction de son statut social et de son âge et cette place se retrouve dans la façon de s’habiller.

Entre berceau et tombeau, le statut des membres de la communauté évoluent avec l'âge et chaque changement donne lieu à des rites de passage.

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L’enfance

La naissance est une affaire privée, une affaire de femmes. La mortalité infantile étant très élevée, la survie de l’enfant est le premier problème et on confie rapidement le nouveau-né à un saint protecteur.

Par le baptême, l’enfant intègre la société. Selon la richesse de la famille, à la fin de la messe, le parrain lance noisettes, dragées ou même piécettes à l’assistance mais il n’y a pas d’autres festivités.

Pendant ce temps la mère est considérée comme impure jusqu’aux relevailles (40 jours pour un garçon, 80 jours pour une fille). Elle ne sort pas de chez elle (elle ne pourra donc pas assister au baptême) et certains travaux lui sont interdits : travail du lait, volaille …

La messe des relevailles la réintègre dans la société : elle entre encapuchonnée par la porte latérale de l’église et en ressort par la grande porte, capuche baissée avec tout le monde.

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Pendant la première enfance, fille ou garçon, le vêtement est identique. Pour la deuxième enfance, le vêtement devient sexué et avec la fin de l’enfance, le vêtement devient semblable à celui des adultes, à la taille près !

La communion marque le passage de l’enfance à l’adolescence, les filles quittent alors le bonnet pour prendre la coiffe.

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Pour les garçons, la conscription marque la dernière fête avant l’âge adulte. C’est une cérémonie qui soude durablement une classe d’âge. Elle se déroule sur toute une année : du 1er janvier avec la tournée des maisons, puis le feu des brandons, la collecte des œufs de Pâques, la conscription, le bal de la classe... Les conscrits s’organisent en bandes joyeuses, plutôt grivoises et pendant cette période la société admet certains débordements !

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Les Thiaulins de Lignières mettront en scène les conscrits lors de l’Assemblée du Plaix le 17 août, venez les voir.

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L’âge adulte

Le service militaire marque pour les hommes le changement de statut : sur les photos commémoratives, le soldat se présente très droit, il ne sourit pas, il est conscient des nouvelles responsabilités qui seront les siennes.

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Il est prêt pour le mariage, qui se déroule le plus souvent au retour du service militaire.

La mariée en robe claire (pas forcément blanche) est entourée de symboles : décors d’oiseaux (le nid) fleurs d’oranger (fertilité), cérémonie du chou (fertilité) …

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Le cortège formé par tous les participants repérés par un insigne (l’exploit) est mené par les musiciens avec le porteux de bouteilles qui offre gâteau et boisson aux passants.

La mort et le deuil.

La personne est décédée : on couvre les miroirs, arrête les pendules, vide les seaux  pour que l’âme du défunt parte en paix.

Le mort est veillé, on le revêt de ses plus beaux habits et l’entoure de ses objets favoris, un peu d’argent (parfois dans la bouche), c’est le prix du passage : la tradition vient de loin !

Le cortège funèbre avance au rythme décidé par les bœufs. Si les bœufs s’arrêtent on fait une prière, c’est que l’âme du défunt la réclame ; si le cortège croise un animal ou un oiseau, on s’arrête.

Après la cérémonie, le repas permet de réintégrer le veuf (veuve) dans la société et à la fin du repas on n’hésite pas à parler de remariage !

Pour le deuil, la couleur sombre est de mise (mais pas forcément le noir) par contre le rouge est strictement interdit. Les femmes portent la capiche relevée, puis la coiffe tombante ; les hommes ,un mouchoir de cou sombre noué sur le côté.

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Amaury termine sa conférence en faisant appel au public car il reste très certainement dans les archives familiales ou dans les souvenirs des témoignages à recueillir pour enrichir la connaissance de chacun ; l’ethnologie n’est pas une science fermée !

Merci Amaury pour cette conférence. Si vous n’avez pas pu la suivre, il reste deux solutions : acheter le livre d’Amaury Babault et,ou, visiter l’exposition au château du Plaix. Elle est ouverte jusqu’au 15 septembre,  les week-ends et jours fériés.

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