La saveur des châtaignes à St Priest la Marche avec Châteaumeillant Nature
Ce samedi 12 novembre, la sortie de Châteaumeillant Nature se greffait sur la fête des saveurs d'automne à St Priest, fête dédiée plus particulièrement à la châtaigne. Mais nous, à Châteaumeillant Nature, on aime bien commencer par une petite balade!
Alors depuis les Planches, la montée nous mène à côté du cimetière, il est typique de la Marche et du Limousin avec toutes ces chapelles ; on ne trouve pas cela dans le nord du département ! Montant encore un peu on arrive devant l'entrée du château de la Courcelle. Au-dessus du portail, une date : 1829, le château a été reconstruit au 19ème siècle sur l'emplacement d'un château moyenâgeux. Il appartenait aux Loubens de Verdalle, on retrouve bien le L dans les entrelacements.
Quittons la route pour les chemins de terre bordés de fameux châtaigners, nous croisons un troupeau de petites vaches Jersiaises, dont, parait-il le lait est particulièrement délicieux. Qui a remarqué la lépiote élevée sur le bord du talus tandis que tous s'extasiait devant la rangée de séquoias gardée par une statue de la Vierge ?
Une petite avancée dans le bois nous permet d'admirer le château.
Un peu plus loin nous traversons l'Indre, ici la traversée ne pose pas de problème, la source n'est pas loin !
Et nous nous retrouvons à St Priest au milieu de la fête des saveurs d'automne, entre les châtaignes qui grillent, le pressoir à pommes et le petit salé aux lentilles qui cuit.
La municipalité nous offre un apéritif accompagné d'amuse-gueule appropriés : châtaigne-chorizo, roulés au chèvre-noix, galette pomme de terre-châtaigne ... délicieux et original.
Maintenant c'est l'heure du petit salé-lentilles à déguster dans la salle des fêtes, accompagné de fromages du cru et de desserts à la châtaigne bien sûr ; excellent et très copieux, félicitations aux cuisinières.
Après ce repas, France Perrot, présidente de l'association "Le Chalot en Marche" est venue nous présenter son association et les efforts déployés pour la promotion de la châtaigne à St Priest (pour ceux qui ne le sauraient pas, le châlot est le nom que l'on donne chez nous à la bogue de la châtaigne)
St Priest fut une terre de châtaignes comme l'attestent les cartes napoléoniennes où figurent de nombreuses châtaigneraies. Alors quand l'Union pour les ressources génétiques du Centre (urgc) s'est intéressé au patrimoine représenté par la châtaigne, St Priest a tout de suite répondu présent.
Une châtaigneraie a été plantée et l'association "Chalots en Marche" a été créée pour la gérer. Cette association s'intéresse aussi à tout ce qui peut promouvoir l'histoire de la châtaigne à St Priest et dans sa région et contribuer à la conservation du patrimoine existant.
"Le châtaignier est la compensation des terres difficiles", il a eu une importance majeure pour la nourriture de la population au cours des siècles, mais il a été abandonné lorsque la culture de la pomme de terre s'est développée puis lorsque des méthodes de cultures mécanisées ont permis de cultiver des céréales sur davantage de terres. A un certain moment (fin 19ème - début 20ème siècle), il est devenu plus rentable de bruler les châtaigneraies pour faire du charbon de bois ! On voit encore, par endroits, les traces noires des cônes de charbonniers après les labours.
De nombreuses espèces de châtaigniers étaient cultivées : plus ou moins précoces, plus ou moins grosses, qui se séparent plus ou moins facilement de la bogue, qui ont plus ou moins de peaux ... De nombreux sujets étaient greffés. Un châtaigner peut vivre 1000 ans, mais faute d'entretien, les arbres greffés sont maintenant rares. Des analyses ADN ont été pratiquées sur les sujets existants, ils révèlent que les sujets sont tous différents et ne correspondent à aucune des espèces clairement identifiées.
Le bois du châtaigner est imputrescible, il sert à faire des poteaux mais aussi des bardeaux notamment pour les toitures d'église. Il était utilisé pour son tanin et aussi en teinture. Sur le marché, Cathy Cluzel se sert de feuilles de châtaigners pour faire du papier !
La châtaigne était consommée grillé ou cuite dans du lait ou du jus de pommes. L'épluchage de la châtaigne pour enlever les deux peaux est un gros travail. Il n'a pas existé ici de séchoirs comme dans les Causses ou en Corse. Les châtaignes étaient vendues sur les marchés (en particulier à Châteaumeillant). Les châtaignes de moindre qualité servaient pour l'alimentation animale (cochons, moutons).
Nos châtaigniers sont peu sensibles aux maladies et les insectes ravageurs ne sont pas arrivés jusqu'ici, par contre le châtaignier souffre de la sécheresse et la châtaigneraie plantée en 2016 en a beaucoup souffert (en plus des attaques des chevreuils).
L'association met en valeur les châtaignes en promouvant diverses recettes adaptées aux goût d'aujourd'hui (cakes à la châtaigne, guacamole châtaigne-avocat,, compote pomme-crème de marron, velouté aux châtaignes ...).
Merci Mme France Perrot pour votre investissement et nous faire partager votre passion.
En sortant de la salle des fêtes, nous tombons effectivement sur la châtaigneraie plantée par l'association Châlot en Marche, pour l'instant le terrain est occupé par les tireurs à l'arc !
C'était une sortie proposée dans : notre agenda