Château-fer : une agriculture en réflexion

Publié le par nous-en-boischaut-sud

Pour ses « Rendez-vous d’automne », le Crédit Agricole de Châteaumeillant avait invité, ce 22 novembre, Céline Martin. Dans sa présentation, Jean-Christophe Debourges, Président de la caisse locale, cadre bien les enjeux : l’agriculture est à un tournant et nul ne sait de quoi demain sera fait. Il est donc crucial d’explorer toutes les voies et le conformisme n’est pas de mise.

Château-fer : une agriculture en réflexion

Céline Martin est novice en matière agricole, elle vient du milieu du marketing et de la publicité. Elle est sans à priori et elle ose ; comme un enfant au bord du vide, elle n’est pas tétanisée par le danger, elle avance !

Ils ont acquis Château fer sur la commune de Bruère Allichamps, château qui était en ruines, avec 4ha de terres, depuis ils ont une centaine d’ha. Leur projet : faire de la polyculture-élevage avec les arbres en majesté et faire revivre le château. L’équipe comprend un agro-forestier, des maraichers et un spécialiste des sols.

Château-fer : une agriculture en réflexion

La nature du terrain est très variable sur la ferme. Dix mille arbres ont été plantés sur 60 ha avec en ligne de mire le bois d’œuvre et en privilégiant la biodiversité : des fruitiers pour l’ébénisterie et des chênes pour le bâtiment ; 105 espèces de chênes ont été plantées, d’origines diverses elles auront plus de facilité à s’adapter aux aléas climatiques. Ils sont plantés en haies ou en lignes en prévoyant le passage des engins agricoles en dessous.

La rentabilité est à très long terme (50 à 100 ans). En attendant il faut valoriser les sous-produits. La première idée serait de faire de la farine de feuilles de tilleul. Cette farine est très nutritive, une piste à développer.

La philosophie de cette entreprise consiste à optimiser et valoriser toutes les ressources de l’exploitation :

Château-fer : une agriculture en réflexion
  • L’énergie est assurée par la géothermie via des pompes à chaleurs. Les systèmes sont d’origine locale. Sur un cycle annuel, l’énergie pompée dans le sol est restituée grâce à la chaleur produite par les serres.
  • Les matières sont valorisées au maximum ce qui permet de viabiliser l’exploitation. Les produits de 2ème choix sont transformés sur place (déshydratation), les ventes se font en direct. Tout est recyclé.
  • Les eaux sont recyclées et toutes les eaux pluviales sont récupérées.
  • Les pratiques agricoles font l’objet d’une réflexion tout azimut en s’inspirant des expériences réalisées dans le monde entier et en essayant d’adapter ce qui marche ailleurs.
  • L’échange des connaissances est primordial et fait l’objet d’une coopération avec tous les autres et inversement la transmission du savoir est fondamentale. Le wwwoofing (volontaires qui s'initient et travaillent dans des fermes bio en échange du gite et du couvert) permet un enrichissement réciproque (le profil type des wwwofer est une personne de 30 ans, curieuse et qui veut changer de vie). L’expérience client est également recherchée et une apprentie est là pour cela.

Le château est au centre de ce carré d’un km de côté, c’est une habitation privée mais tous les communs appartiennent à l’exploitation. Cantine et salle de réunion sont des lieux d’échanges.

La serre est définie pour une aire de 10 ha de maraichage (actuellement seul 1ha est utilisé, mais 1ha peut nourrir 200 personnes !)

La serre est au top technologique, ergonomique et environnemental. Elle est surdimensionnée pour l’utilisation actuelle, elle a donc vocation à devenir collective.

La technique utilisée est le bio intensif, la terre ne reste jamais nue, ce qui nécessite un planning serré et de long terme. Actuellement tout est en phase d’expérimentation. A partir de 2020, il y aura 3 maraichers ; ils devront se sortir un salaire.

Château-fer : une agriculture en réflexion

L’installation de la biodiversité prend du temps, elle nécessite que chacun trouve sa place mais ici la biodiversité n’a pas un but de rentabilité économique il s’agit d’une passion !

Une telle entreprise est loin d’être un long fleuve tranquille et il faut savoir rigoler lorsque des conditions adverses surviennent, comme par exemple avec la sécheresse de cette année qui a détruit une partie importante des jeunes plantations d’arbres, ou lorsqu’une averse de grêle s’est abattue sur le maraichage !

Château-fer : une agriculture en réflexion

Château fer commercialise en vente directe soit par abonnement soit par panier. Des points de vente sont également mis en place dans des magasins existant (entre Bourges et St Amand). Une page Facebook permet le lien. Des marchés à la ferme sont organisés et un magasin collectif est présent sur la ferme.

Aujourd’hui la vente de fourrage et le maraichage procurent des revenus équivalents. Cinq personnes sont employées sur l’exploitation (6 en 2020).

Voilà donc une entreprise à suivre de près. De tout ce bouillonnement pourrait sortir des solutions pour notre agriculture de demain, il est crucial d’essayer ! Tous nos encouragements à Château Fer !

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A
ce sont les idées qui ont emmené l'etre humain à sa perte!!!! et les humains qui TRAVAILLENT doivent etre PAYES!!!!!!!!!!!!! ou comment faire avancer des anes avec la carotte! que d'explications potagères! mais ça fera chou blanc!
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