Petits arrangements avec l’amour : La Cie Avaricum à Châteaumeillant
Ils sont nombreux et variés les petits arrangements avec l’amour que nous présente la Compagnie Avaricum (de Bourges évidemment) sur une idée de Joël Pommerat !
Tout débute par un mariage, c’est l’apothéose de l’amour, non ? Un moment de bonheur qui donne une belle ambiance de gaieté pour débuter le spectacle. Ce mariage sera le fil rouge qui se faufile dans la douzaine de scénettes. Elles éclairent situations et émotions diverses. La pièce nous entraîne ensuite dans un crescendo émotionnel tandis que l’ambiguïté des situations se développe.
La vie d’une histoire d’amour est émaillée d’évènements multiples, entre la résurgence du passé qui empoisonne le présent, entre la naissance et la mort de l’amour, évoluant du subtil au tragique, tandis que l’autre est dans l’impossibilité de comprendre le ressenti de son conjoint.
Peu à peu, au cours de la pièce l’intensité émotionnelle s’accroit ; légère et amusante au début, avec notre prêtre aux prises avec sa conscience confrontée aux sentiments qu’il a fait naitre, elle devient beaucoup plus prégnante lorsque les troubles mentaux causés par l’absence d’enfant s’en mêlent. L’ambigüité des situations apparait, elle s’impose avec les soupçons de pédophilie envers un enseignant en classe verte (ce peut être le sujet d’une petite réflexion sur notre réaction face aux informations que nous recevons chaque jour). Un certain mal à l’aise peut s’installer, il est toujours très bien maitrisé par la mise en scène.
La charge émotionnelle atteint son comble avec l’entrée en scène de la maladie d’Alzheimer, des scènes poignantes chargées de réalisme.
Joël Pommerat nous propose une série de situations ambigües. Nous progressons sur un fil, ne sachant pas très bien de quel côté la situation va basculer. Il faut toute la maitrise de la mise en scène pour éviter la persistance d’un mal à l’aise et garder toute la légèreté à la pièce.
La dizaine d’acteurs présents sur scène font un travail formidable, changeant de personnalité comme de costume et portant avec conviction des émotions variées.
Le public venu nombreux est pris par l’émotion dégagée par la pièce. Le « vin d’honneur » à l’issue du mariage permet d’une part un contact direct entre le public et les acteurs, d’autre part une comparaison des qualités respectives du Châteaumeillant et du Menetou-Salon !
Nous avons assisté à une pièce de très belle qualité avec la Compagnie Avaricum ce vendredi 8 novembre à Châteaumeillant !
C'était une sortie proposée dans : notre agenda