Un mot, un son : Catherine Basile au Pôle culturel de l'Etang Merlin
« UN MOT, UN SON » :
voilà le thème que nous proposait Catherine Basile, vendredi 6 décembre dernier au Pôle Culturel de l’étang Merlin à Châteaumeillant pour sa dernière création musicale ….
Et pour faire vivre ce beau spectacle original, inventif et pétillant, plus de quatre-vingts personnes ont travaillé d’arrache-pied depuis plusieurs mois … et se sont casées, tant bien que mal, sur la scène du Pôle Culturel qui peinait à les contenir tous.
Ce sont d’abord les soixante-dix choristes des trois chorales que dirige Catherine Basile dans la région :
- « Coup de Chœur Casalais » de Chezal-Benoît, un chœur mixte de vingt choristes au répertoire varié qui se produit dans le Cher et dans l’Indre
- « Fémin’Accord », chœur à voix égales de dix-sept femmes de Vallon-en-Sully, dans l’Allier, qui a à son répertoire un grand nombre de chants du monde tant sacrés que profanes
- « Jubilemus », chœur mixte de trente choristes de Saint-Amand-Montrond et sa région avec un beau pupitre de ténors et de basses qui lui permet d’adopter un répertoire varié
Sont associés à ces choristes un certain nombre d’invités surprise …
Ce seront :
- Corinne BOUCHUT, professeur d’espagnol et chanteuse, qui nous interprétera magistralement et avec une note tendre « Malaika » de Myriam Makéba, accompagnée par les musiciens présents et notamment :
- Joseph NDIAYE, au djembé : de culture sénégalaise, ce passionné de percussions autodidacte accompagne, dès que l’occasion se présente des groupes d’enfants en difficulté en tant qu’éducateur, ainsi que des orchestres de tango
- Jean-Claude LAPORTE, à la vielle à roue, fidèle à cet instrument depuis l’âge de six ans et qui lui a été enseigné par Gaston GUILLEMAIN soi-même. Il a fondé « La Chaînée Castelloise » et plus récemment « Coup de Quatre » et « Rivers Quartet »
- José ANDIANO qui, lui non plus, n’a jamais abandonné la guitare qu’il a découverte à l’âge de quatorze ans et dont le répertoire va de la chanson française à la musique espagnole et sud-américaine (tant le folklore andin ou guarani que le tango) en passant par le rock ou le jazz
- Catherine BASILE, dans ses spectacles aime les brassages, les rencontres improbables qui opèrent une fusion d’expressions diverses, qui font voyager par l’oreille – tout près ou très loin - et qui prouvent que la musique est vraiment sans frontière.
Le début du spectacle se déroule sur fond de bande préenregistrée, comme le font, depuis les années cinquante, les pionniers de la musique électro-accoustique et qui permet d’improviser …. Cette présentation est intitulée « les Pythies ». Nous sommes baignés dans une atmosphère de sentences et d’oracles.
Puis une improvisation de Catherine Basile au piano sert de toile de fond sonore à des bribes de textes de Shakespeare dits en anglais, en allemand, en français, en italien et en espagnol
Des focus sur des sons particuliers sont le prétexte d’évocations, d’improvisations plus ou moins collectives, avec le son « CH », on évoque le chocolat ; le son « CL » est l’objet de « Clameurs » ou de climat ; on évoque la diversité de la nature
Le son « U » que peu de langues possèdent mais qui est si présent en français … amène à chanter la « Lune »
Tous ces opus font construire et déconstruire les groupes, intervenir des choristes en solo, ou les invités … et même des danseurs virevoltant pour un tango … écrit et composé par Catherine et José sur le thème du chocolat
Le micro passe de main en main, disparaît et réapparaît soudain dans les mains de l’intervenant suivant,
Toutes ces créations et improvisations sont entrecoupées de chants du répertoire des trois chorales présentes, des chants du monde dans des langues aussi différentes que
- le norvégien (« Ned Id Vester » chanté par Fémin’accord),
- le basque (la berceuse « Hautxo » chantée par les hommes de Jubilemus),
- l’espagnol avec « Chichiguay », chant traditionnel argentin, que nous offre « Coup de chœur Cazalais »),
- le swahili dans « Malaika », par Corinne Bouchut),
- l’estonien (« Lauliku » par Fémin’accord),
- l’anglais (« The Lord » par Jubilemus),
- le tzigane (« Ederlezi » par Jubilemus)
- le yougoslave (« Plovi-plovi » par tous les choristes)
Pas de temps mort dans cette soirée et une gradation dans la dynamique et la plénitude du son qui ont emmené tout le monde
La salle comble, les applaudissements nourris … ont récompensé tous les acteurs de ce spectacle enthousiasmant … qui nous ont offert un bis encore plus dynamique si c’était possible avec un retour au bercail : Eh oui ! Le son « B » n’avait pas été évoqué … cela donné « B comme Berry » avec un Jean-Claude Laporte qui a fait chanter sa vielle sur l’air des « Epouseux du Berry » repris par tous les choristes
Ce fut un triomphe
C'était une sortie proposée dans : notre agenda