D’Epineuil le Fleuriel au château de Cornançay

Ce 10 juillet, pour notre première sortie après confinement, nous nous sommes retrouvés une vingtaine, tous masqués et désinfectés (au moins les mains) à Epineuil pour la première des visites estivales organisées par l’office de tourisme Berry Grand Sud, sous la conduite de Maryline Touzet.

 Parlant d’histoire, nous disons : Epineuil car cette commune a piqué son épithète « le Fleuriel » à St Vitte au 19^ème siècle, personne ne sait pourquoi et comment ! Auparavant Epineuil le Fleuriel s’appelait Epineuil, tout simplement tandis que sa voisine St Vitte se dénommait St Vitte le Fleuriel.

Epineuil a une histoire ancienne et possède depuis le haut Moyen Age, une motte castrale (et non une motte féodale car il n’y avait pas de seigneur à Epineuil). Cet outil défensif était justifié par la proximité de la voie Bourges-Montluçon qu’il s’agissait de surveiller et de protéger (La Perche, Ainay le vieil et d’autres places avaient la même fonction).

Le castrum où stationnait la garnison, autrement dit la basse-cour, était protégé par de profonds fossés ; à l’intérieur de cette ligne de défense la motte était elle-même entourée d’un autre fossé. L’église actuelle se situe à l’extérieur, mais tout contre le castrum. C’était autrefois une chapelle destinée à la garnison, tandis que le village se situait sur l’autre rive de la Queugne et possédait une autre église, aujourd’hui complètement disparue, qui servait d’église paroissiale.

L’église actuelle dédiée aujourd’hui à St Martial comporte trois époques de construction, du 11^ème au 15^ème siècle, nettement visibles. Du 11^ème siècle, il ne reste que le porche. Cette église a longtemps été laissé en piteux état jusqu’à ce que, vers 1800, un conseil de fabrique prenne en charge l’entretien de l’église. En 1995 l’église a été très bien restaurée.

A l’intérieur se trouve une statue en tilleul de Ste Barbe du 15^ème siècle ainsi qu’une petite statue de St Jérôme, tandis que le retable, doré à l’or fin est du 19^ème.

La plus ancienne mention de la motte castrale date de 1060, mais son édification devait être antérieure. A l’époque féodale, elle devait être surmontée d’un donjon en bois. Au 15^ème siècle des gravures montrent un donjon en pierre.

Un petit tour du bourg nous fait passer devant la rue Jean Baptiste Petitjean. Lors de la Révolution, ce curé « partageux » a été à l’origine d’une émeute à Epineuil, réprimée par la Garde Nationale de St Amand.

 Nous traversons le quartier des »Petits coins ». C’était le quartier des artisans avec leurs petites échoppes (d’où le nom du quartier), à noter les toits très pentus des plus anciennes maisons.

Nous retrouvons la place de l’église, c’était autrefois le cimetière, celui-ci a été déplacé deux fois, l’éloignant à chaque fois un peu plus du bourg. Le monument aux morts n’est pas non plus à sa place initiale, son déménagement ne s’est pas fait sans polémique ! Le petit bâtiment sur la place est le local des pompiers. Devant, la grande échelle servait à faire sécher les tuyaux ! Autrefois les tuyaux étaient en cuir et devaient être impérativement être séchés avant d’être rangés.

Un petit saut dans les voitures et nous nous retrouvons au château de Cornançay. Du château du 13^ème siècle il ne reste rien ; dans sa configuration actuelle, le château date du 18^ème.  Avec sa façade en brique et son toit brisé en ardoise et ses œils  de bœuf, le château a belle allure.

Les propriétaires des lieux sont identifiés depuis le tout début du 14^ème siècle ; au 19^ème siècle, le château  commandait à une quinzaine de fermes et avait une importance considérable dans la région. Il est actuellement habité et nous ne visiterons que les extérieurs. C’est probablement ce château qui a inspiré Alain-Fournier pour sa description de sa « Fête étrange » dans « Le Grand Meaulnes ».

Une chapelle, datant du 19^ème siècle a été bâtie, séparée du château. La cloche a été baptisée par l’archevêque de Bourges en 1877. Du fait de sa position externe, cette chapelle a été utilisée par les paroissiens des environs et une messe y a été célébrée jusqu’en 1964. Cette charmante chapelle a conservé son mobilier traditionnel : chaises numérotées, chaises mixtes – prie-Dieu, bancs pour enfants … à noter la belle décoration intérieure avec les vitraux et la statuaire.

Nous remercions la propriétaire du château de Cornançay de nous avoir permis de découvrir son château. Une autre visite dans le cadre des « Visites estivales » aura lieu le samedi 14 aout mais auparavant l’office de tourisme Berry Grand Sud vous donnera l’occasion de découvrir d’autres lieux cachés de notre territoire !