Le château de Peufeilhoux
Dès qu’on aperçoit ce château de style néo-gothique – renaissance, construit en grès rose sur un éperon rocheux dominant la vallée du Cher, on est subjugué. Puis en approchant pour accéder au château nous traversons la roseraie, en ce moment plantée de roses mais aussi de glaïeuls : magnifique.
Aujourd’hui, c’est Claude Thevenin, le propriétaire actuel, avec toute sa faconde et son humour, qui nous guide la visite.
Ce château suit le destin de nombreux éperons rocheux dominant la vallée : d’oppidum gallo-romain il s’équipe d’un donjon en bois au moyen-âge puis le bois est remplacé par la pierre, et ici c’est du grès rose, pour donner naissance à un château. Ainsi va Peufeilhoux et au 16ème siècle les propriétaires le transforment en château néo-gothique pour montrer leur opulence, et ce ne sont pas moins de 60 cheminées monumentales qui équipent le château.
Ce château a traversé les vicissitudes de l’histoire sans grands dommages. A peine, à la Révolution, les armoiries au-dessus de la cheminée ont-elles été enlevées. Mais à la fin du 19ème siècle, le château est laissé à l’abandon et en une vingtaine d’années le château est pillé et se retrouve à l’état de ruines. Les différents propriétaires successifs ont tant bien que mal tenté de le restaurer.
Aujourd’hui Claude Thevenin est aux manettes et le résultat est plutôt spectaculaire.
Le rez-de-chaussée est magnifiquement restauré et meublé en respectant le style d’origine. Entre la chapelle, la bibliothèque, le salon, à noter les remarquables plafonds, la profusion de tableaux et de tapisseries, ainsi que, bien sûr, les cheminées !
Le décor de la cheminée de la salle à manger est curieux : il ferait référence à l’apport par les Européens de la civilisation et de la prospérité aux Amérindiens et cela une quarantaine d’années après la découverte des Amériques par Christophe Colomb !
Le deuxième étage, meublé de façon éclectique, abrite des chambres d’hôtes ainsi que les appartements privés des propriétaires (qui y logent à l’année).
Le château regorge de passages secrets dans l’épaisseur des murs et de souterrains que le propriétaire sait judicieusement mettre en valeur, vestiges du donjon en pierre moyenâgeux ? Comme souvent, c’est la partie qu’on ne voit pas qui est la plus jolie, ici, c’est une façade Renaissance avec double rangée de fenêtres à meneaux.
Musicien averti Claude Thevenin a fait installer des grandes orgues extérieures avec quatre claviers auxquels il a ajouté 8 claviers de synthétiseurs ! Lubie de propriétaire ; mais il offre un concert d’une vingtaine de minutes à la fin de la visite avec un répertoire éclectique allant, ce jour-là, de la Danse macabre de Camille Saint Saëns à la musique de Jurassic Park, de Aïda au French Cancan !
Autour de ce qui est devenu un vrai petit bijou, une remarquable collection d’orchidées décore les allées en sous-bois. Le résultat est vraiment très spectaculaire.
Une petite installation florale faite de bouteilles d’eau en plastique fait un clin d’œil à l’écologie et rappelle que la planète aujourd’hui nous interpelle.
A l’entrée la collection d’animaux naturalisés, de coquillages, certes de belle qualité, surprend un peu dans ce lieu : elle résulte du passé d’explorateurs des ancêtres du propriétaire mais a peu de lien avec le château.
Encore plus inattendu est l’implantation d’une maquette de village africain à côté du château.
Claude Thevenin semble vouloir s’orienter vers le développement du côté spectaculaire des visites pour attirer un plus large public (Il est vrai que ce château doit vivre sans aucune subvention). Dans les prochaines années, il prévoit jets d’eau musicaux et projection laser sur les murs du château pour retracer l’histoire des lieux.
Quoiqu’il en soit le château de Peufeuilhoux est un petit bijou à la porte du Berry qu’il ne faut pas rater !