Randonnée au pays de George Sand à Cluis

La dernière journée des randonnées accompagnées au Pays de George Sand nous emmenait à Cluis ce 23 aout. Le rendez-vous était derrière la halle du 17^ème siècle à côté d’un immense champ de foire. C’est un pays d’élevage ici !

Le temps pour Annick de rappeler les consignes de sécurité et pour René de nous dire quelques mots de bienvenue, avec toujours beaucoup d’humour, nous partons. Peu après se présente le viaduc de l’Auzon : 500m de long et 40m au-dessus de la rivière. Aujourd’hui, pas question de saut à l’élastique, juste le temps d’apercevoir, en bas, de jeunes poulains qui jouent.

Au détour d’un chemin nous sommes accueillis par des personnages le visage masqué mais pas comme nous. Pour eux, c’est le haut du visage qui est masqué. Ce sont les acteurs de la compagnie Krizo Théâtre qui interpellent leur public de passage (nous) avec toute la gestuelle et la faconde de la commedia dell’arte : le signor Pantalon veut se marier ! Il lui faut l’aide d’Arlequin, pour convaincre Rosetta. Arlequin, il est malin, débrouillard mais partisan du moindre effort, tandis que Rosetta, elle, préfèrerait de beaucoup Arlequin à son vieux maître ! Voici une magnifique interprétation de ce type de théâtre, tout en vivacité, en mime avec l’outrance de jeu portée par les masques, un type de théâtre qui sait entraîner son public !

Repartant, au milieu des prés où paissent des vaches, nous passons devant un ancien cabinet de vigne. Tiens, il y avait de la vigne par ici ! Et nous arrivons à une ferme qui réunit ces deux ingrédients : c’est une ferme dédiée à l’élevage bovin et elle est située au lieu-dit « La Cave ». La collection des récompenses obtenues lors des différents concours agricoles montre la qualité de la maison.

C’est ici qu’est le ravitaillement préparé par les producteurs locaux : pâté et rillettes de lapin, fromages de vache et de chèvre, confitures et bien sûr la galette aux escargots, la qualité est au top ! Le service est au plateau pour respecter les nouvelles consignes sanitaires.

Juste après le ravitaillement nous retrouvons la compagnie Kriso. Colombine est amoureuse de son artiste de Léandre ; amoureuse mais bien consciente des contraintes de sa condition de femme ! Léandre lui, veut surtout profiter de la situation : textes très actuels incluant des chansons populaires « Je l’aime à mourir »… et toujours l’exubérance de la commedia dell’arte.

Le chemin nous ramène ensuite à Cluis : un arrêt devant la mairie, beau manoir du 15^ème siècle, mais qui a remarqué le heurtoir de la porte un peu avant ?

Encore un petit effort, on passe devant la carrière, impressionnante, avant de rejoindre le site de Cluis-Dessous pour le pique-nique.

A côté de nous, se trouve la chapelle ND de la Trinité ; elle possède une belle charpente et des vitraux aux couleurs évocatrices.

Mais ce sont les ruines de la forteresse de Cluis-Dessous qui impressionnent. Ce château fort eut toute son importance lors de la 1^ère guerre de cent ans. Il faisait partie de la ligne de défense entre le royaume de France et l’Aquitaine que le mariage d’Aliénor apportait au roi d’Angleterre, mariage qui est à l’origine de cette guerre.

A l’intérieur de cette forteresse nous attend la compagnie Kriso pour le troisième spectacle. Léandre veut épouser Colombine mais le père de Léandre, le capitaine Matamore s’y oppose. Il est terrible ce capitaine, il a vaincu toutes les armées du monde mais il est terrifié par la présence d’une mouche ! Il faudra toute la ruse d’Arlequin, et l’aide d’un jeune spectateur, pour le faire fléchir.

Descendant vers la Bouzanne, nous approchons du Fourneau. Il s’agit d’un ancien haut fourneau qui traitait le minerai de fer local à l’aide du charbon de bois. Les gueuses ainsi obtenues étaient affinées à Crozon. Une croix édifiée un peu plus loin utilise les scories comme base.

Nous longeons un petit bois. Une affiche attire notre attention. Ici se situait un ancien couvent « le couvent du Plaix ». En 1887 son propriétaire, Jean Richer est richissime. Hyppolite Paviot un paysan estimé du coin, lui, est dans une situation financière de plus en plus délicate. Le 9 juin, il ne résiste pas : il assassine pour le voler Jean Richer ainsi que son domestique Jacques Thavereau, blessant grièvement une autre domestique Marie Brisse. Très vite identifié, il sera condamné à mort et exécuté à Châteauroux le 18 novembre de la même année. Par la suite le couvent est vendu à un marchand de biens qui le rase jusqu’aux fondations. Passants,  n’ayez pas peur !  il n’y a plus rien à voler !

Notre randonnée se termine ; le retour à Cluis nous permet de passer devant la belle église, nous ne la verrons que de l’extérieur, il y a un mariage !

Mr le maire de Cluis nous accueille à notre arrivée et après une présentation de la commune, rurale tournée vers l’élevage bovin, nous offre le pot de l’amitié. C’est vrai que Cluis est une bien belle commune qui, par sa campagne et ses monuments, mériterait une plus longue visite.