JP Zennacker rencontre Jacques Prévert à Sidiailles

Publié le par nous-en-boischaut-sud

Qu’il faisait beau ce dimanche 13 septembre et qu’il faisait bon sur la place ombragée de Sidiailles !  Là, Mme la maire accueillait Jean-Paul Zennacker et Jacques Prévert, l’un était physiquement présent l’autre était là par son esprit.

Devant un public masqué installé tranquillement à l’ombre, Jean-Paul Zennacker nous présente une sélection de poèmes de Prévert sélectionnés par Arnaud Laster et Danièle Gasiglia, mais aussi un peu par lui-même (il y en a tant !).

JP Zennacker rencontre Jacques Prévert à Sidiailles

Prévert, c’est la poésie que tout le monde aime, la poésie de nos mots, des mots de tous les jours pour dire nos sentiments à nous, ceux que tous nous avons ressentis.

Mais Prévert ce sont les mots qui jouent, qu’on attrape, associe, détourne … ce sont les expressions stéréotypées qui volent en éclat, les proverbes détournés et les aphorismes inventés. C’est le langage libéré, imagé mais ce n’est pas une pensée gentillette. Ainsi le titre de cette lecture montre toute l’ambiguïté de l’œuvre de Prévert : « Il faudrait essayer d’être heureux … ne serait-ce que pour donner l’exemple » !

En une bonne heure de lecture, Jean-Paul Zennacker égraine un certain nombre des thèmes favoris de Jacques Prévert.

 

L’enfance est un thème chéri de Prévert et à l’école c’est plutôt « le cancre » ou l’élève Hamlet « être ou ne pas être dans les nuages » ainsi que les raccourcis de la composition française : « Napoléon devint empereur alors il prit du ventre et beaucoup de pays ».

Mais l’enfance n’est pas toujours heureuse, c’est aussi la maison de redressement « C’est la meute des honnêtes gens qui fait la chasse à l’enfant ».

La guerre est un thème récurrent de l’époque, la position de Prévert est sans ambiguïté « L’étoffe des héros est un tissu de mensonges », « la terre tourne et le sang n’arrête pas de couler », « Les conquérants : Terre, Horizon, Terrorisons »

Les aspirations sociales sont une préoccupation constante dans le sillage de son engagement politique « Un jour les hommes qui fabriquent connaitrons enfin la musique ». Les problèmes sociaux donnent l’occasion de beaux détournements de proverbes et d’intéressants aphorismes : « cent fois sur le métier remet l’ouvrage à demain si on ne vous paie pas le salaire d’aujourd’hui », « Quand les éboueurs font grève les orduriers sont indignés ».

Par contre la politique politicienne n’a pas sa faveur : « La conscience d’aujourd’hui est la science des cons instruits »

Jacques Prévert affirme sa proximité avec la classe la plus humble (Le bruit de l’œuf dur qu’on casse sur un comptoir d’étain) et l’implacable prééminence du destin (« Pourquoi on m’a coupé la tête » – « le retour au pays ») même si l’invraisemblance de l’histoire adoucit la noirceur du texte.

Mais la poésie de Prévert c’est aussi (surtout) l’humour et l’absurde : « Oser tenter d’additionner un veau avec des cigarettes !» (Garçon l’addition), « il vit Rien en personne devant lui » (un beau matin)  et toute la poésie de l’enterrement d’une feuille morte.

Une heure à écouter des poésies de Jacques Prévert, c’est court quand c’est Jean-Paul Zennacker qui les dit !

A l’issue de cette séance, Didier Lassauzais, le vigneron sidiaillais de l’AOC Châteaumeillant était présent pour nous permettre de déguster sa production.

Ce spectacle était donné dans le cadre du Festival d'Acteurs en Berry. Le prochain rendez-vous de ce festival est le samedi 26 septembre à Ste Sévère pour une journée Jean Moulin :

JP Zennacker rencontre Jacques Prévert à Sidiailles
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S
Un bel article pour une lecture inoubliable à l'ombre des marronniers sur la place de Sidiailles, devant un public passionné par l'oeuvre de Prevert et le talent magistal de maître Jean-Paul Zennacker.
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