Les Graines de Louise : un grand bio mécanisé
De ferme en ferme, nous étions conviés ce week-end des 26 et 27 juin à découvrir le travail de nos agriculteurs. Pour notre part, nous nous sommes rendus à La Seigneurie (commune de Vicq-Exemplet), là où sont produites les « Graines de Louise ».
Pour trouver la ferme, c’est simple, c’est là où est l’épouvantail de Louise ! Et c’est Louise, la petite fille de la famille qui nous accueille et nous invite à un jeu : reconnaitre les différentes graines cultivées sur la ferme.
Première bonne surprise : cette journée de portes ouvertes a attiré le public, un public varié regroupant consommateurs potentiels, professionnels intéressés d’échanger sur les méthodes culturales et … curieux.
Le principal intérêt de la ferme de la Seigneurie est de montrer la gestion d’une grande exploitation menée en agriculture biologique avec un souci de qualité et de rentabilité.
La ferme est implantée sur un peu plus de 200ha bien regroupés autour de l’exploitation. Les productions végétales sont diversifiées : tournesol, maïs pop corn, épeautre, lentilles, lin, pommes de terre … mais la spécialité de la ferme est la culture de la courge pour la production de graines.
Le travail de la ferme s’étale sur toute l’année. La fumure est réalisée avec des couches de champignonnières étalées de façon régulière par un épandeur adapté (la ferme fournit la paille et la champignonnière retourne les couches qui sont utilisées comme fumure). Sur ces terres argileuses, le labour se fait avec des charrues équipées de versoirs à claire-voie pour obtenir un substrat plus fin.
Le défit de l’agriculture biologique en grande culture est de maîtriser les adventices, la solution : la mécanisation.
La culture est étrillée plusieurs fois au cours de la saison avec une herse adéquate de façon à affaiblir les adventices jeunes (sans trop abimer la plante cultivée), pour les semis en ligne le binage se fait avec un outil robotisé qui visualise le rang et permet un binage qui s’adapte aux éventuelles irrégularités des rangs. Plus tard dans la saison les adventices sont écimées pour éliminer les inflorescences et éviter la prolifération.
Mais la présence d’adventices est également gênante au moment de la récolte car elle apporte de l’humidité indésirable. La récolte fauchée est mise en andain et laissée sécher avant moissonnage.
Toutes ces opérations nécessitent un nombre conséquent de machines imposantes. Rangées repliées dans le hangar elles sont moins impressionnantes qu’en fonctionnement !
Mais la spécialité de la ferme est la production de graines de courge. 120ha ont été semés cette année, dont 35ha sur l’exploitation, le reste est externalisé jusqu’à 50km (ce qui n’est pas sans poser des problèmes de logistique).
Cette culture nécessite également des matériels spécifiques au moment de la récolte. La ramasseuse pique les courges pour les charger dans la remorque où elles sont écrasées, les graines séparées et la pulpe est rejetée dans le champ. Les graines sont ensuite transportées dans des remorques de type viticole pour être traitées dans l’atelier. Dans les bonnes années 350 à 400kg de graines sont récoltées à l’hectare.
La ferme intègre un atelier pour traiter les graines de courge. Les graines sont lavées, séchées, brossées. Elles sont triées pour éliminer les graines cassées (qui serviront à faire de l’huile).
Ensuite une partie de ces graines passe au laboratoire où elles sont transformées en produits finis soit salés (graines de courges torréfiées, pipas de tournesol …) soit sucrés (pralines tournesol, pralines de courges, pralines de sarrasin …).
Ce circuit intégré permet de valoriser au mieux la production en limitant les intermédiaires et en favorisant les circuits courts.
Les Graines de Louise sont constamment tournés vers l’avenir : côté agriculture en recherchant en permanence de nouvelles graines adaptées à cet environnement tandis qu’un projet intégré de drainage, stockage et arrosage est en cours, côté transformation en testant et recherchant de nouvelles recettes susceptibles d’être commercialisées.