Chateaufer : le château
Chateaufer, le château de la famille Le Fer, vieille famille berrichonne, date du 17e siècle (vers 1660) mais il a connu bien des misères au cours de son histoire, notamment au 20e siècle où il a été plus ou moins laissé à l’abandon. Les propriétaires actuels se sont donnés la mission de le faire revivre et lui redonner sa fonction dans un paysage agricole berrichon renouvelé : c’est une mission de longue haleine qu’ils poursuivent sereinement mais avec obstination. Actuellement les toitures et le gros œuvre ont été restaurés, la restauration du second œuvre doit commencer en 2022.
Le château comporte un corps de bâtiment central auquel a été ajouté ultérieurement deux ailes. Cuisine et chapelle sont des bâtiments séparés, les communs complétant l’ensemble.
Le rez de chaussée du château est destiné au service, le premier étage est l’étage noble, le troisième étage, mansardé est celui de la domesticité.
Comme beaucoup d’édifices de cette époque l’architecture est sous l’influence de Palladio qui a revisité le style antique au 16e siècle. Réalisant leur « grand tour » passant par l’Italie, les étudiants diffusent cette vision de l’architecture qui utilise des formes et des proportions simples. Le style évolue vers le classicisme, promu par Louis XIV, qui prône également la rigueur.
Ces influences se retrouvent dans le vestibule au rez de chaussée, avec les décors géométriques. Les couleurs chaudes sont obtenues avec le calcaire de la Celle et l’ocre de St Georges sur la Prée.
A l’étage, la galerie est la pièce noble par excellence. On y accède par un escalier qui n’est plus au centre du bâtiment mais a été déporté. Dans cette pièce de réception les panneaux peints représentent des scènes bibliques ou des scènes champêtres. Au-dessous étaient des tentures.
La frise supérieure renvoie au plafond avec un très beau décor peint.
Dans le cadre des journées du patrimoine, la visite du château était agrémentée de danses évoquant la vie du château au cours de l’histoire, de sa vie rurale et domestique à sa nature noble et aristocratique ; c’est aussi une évocation de l’esprit des lieux, une pensée pour les femmes qui ont fait l’histoire de ce château ou d’Etienne Boucard, dernier occupant réel des lieux ; ingénieur des bâtiments, il parcouru l’Europe et fut retrouvé mort dans ce château le 1er mars 1789.
Une belle visite qui méritera d’être refaite dans quelques années pour suivre l’évolution de la restauration du château.