Concert romantique violoncelle piano à Châteaumeillant
Catastrophe pour les vendredis culturels : à la veille du spectacle, André Taupin et Laurence Roumet, malades, annoncent qu’ils ne pourront pas assurer la représentation ! Cependant, ils nous recommandent deux jeunes artistes pour les remplacer. C’est ainsi que nous recevons, ce 12 novembre, la violoncelliste Bertille Arrué et, en accompagnatrice, la pianiste Renata Kustra.
Professeures au Conservatoire de musique et d’art dramatique de Nevers, Bertille et Renata sont des interprètes talentueuses, lauréates de nombreux prix. Bertille a notamment participé aux « master class » de l’Académie Musicale fondée par le contre-ténor Philippe Jarousski.
Elles nous ont interprété un florilège d’œuvres pour violoncelle et piano, traversant pour nous toute la période romantique.
Pour chaque compositeur, elles nous ont choisi les plus beaux morceaux.
Pour commencer, la seule romance sans paroles que Mendelssohn a écrite pour le violoncelle parmi les nombreuses romances qu’il a composées.
Puis Beethoven, considéré encore comme compositeur classique mais déjà précurseur du romantisme, et notamment avec cette sonate qui comprend 3 mouvements rapides dont un scherzo, le troisième commence par un mouvement lent pour reprendre ensuite un tempo final plus rapide.
Bertille laisse la scène à Renata pour une nocturne de Chopin avant de revenir, toujours avec Chopin pour une sonate pour violoncelle et piano dédiée à Auguste Franchomme, son ami violoncelliste.
Le Chant du cygne, l’ultime sérénade de Schubert publiée à titre posthume exprime la quintessence du romantisme.
Avec Gabriel Fauré pointe la fin du romantisme et le début du post-romantisme avec son Elégie.
Jacques Offenbach est plus connu pour ses opéras-bouffe, mais il fut d’abord dans sa jeunesse un violoncelliste éminent surnommé par ses contemporains « le Paganini du violoncelle ». Bertille et Renata nous interprète « Les larmes de Jacqueline ». L’œuvre sera souvent interprétée par Jacqueline Du Pré.
Quoi de plus romantique que « Le salut d’amour » d’Edouard Elgar, offert en cadeau de fiançailles à Caroline Alice Robert, qui, en retour, lui offrira un poème !
Un récital de musique romantique n’est pas concevable sans Tchaïkovski, les variations sur un thème rococo, fleuron de la musique pour violoncelle, sont trop longues pour un tel récital, elles nous offriront une valse sentimentale !
Et le récital se terminera avec « Le Cygne » du « Carnaval des animaux »de Saint-Saëns , la seule partie de cette suite qui sera créée en public de son vivant (il jugeait cette œuvre initialement pédagogique, pas assez sérieuse et pouvant nuire à sa réputation) !
A la fin du spectacle, le public a été scotché, impressionné par la qualité du récital, interprété avec beaucoup de sensibilité et d’expressivité par nos deux artistes.
Pour le bis, parce qu’il fut fortement demandé, Bertille Arrué nous a proposé d’aller vers des compositeurs moins connus. Elle nous a proposé Adolphe Blanc – contemporain de Schubert et créant dans la même veine que lui, il n‘aura pas la carrière qu’il aurait dû car il créait de la musique de chambre alors que le public voulait de l’opérette et, ajoute Bertille, parce qu’au 20è, il se prénommait Adolphe !
Bertille nous conseille fortement de redécouvrir sans préjugés des compositeurs moins connus ou oubliés de nos jours.
Un grand merci à nos deux artistes, pour leur récital et pour son interprétation, mais aussi pour la présentation intelligente des œuvres proposées.