L’aventure du Bélem avec Jackie Sonet et Châteaumeillant Nature

Ambiance maritime ce 9 avril au pôle de l’étang Merlin où Jackie Sonet présentait,  devant 36 spectateurs, l’histoire du Bélem , le plus vieux trois-mâts français toujours en activité.

Pour mettre dans l’ambiance, Jackie Sonet  interprète à l’accordéon un petit chant de marins, « Jean-François de Nantes ». Important les chants de marins, ça aide bien quand il s’agit de hisser les voiles !

Mais le cœur du spectacle est la présentation d’un DVD retraçant toute l’histoire de ce fameux  trois-mâts : le Bélem.

Construit en 1895-96 aux chantiers Dubigeon de Nantes pour le transport du cacao pour les chocolateries Meunier, il est, dès son lancement remarqué pour sa ligne magnifique : c’est le yacht de Nantes ; mais malgré tout, dès sa conception, il semble techniquement dépassé à un moment où les bateaux à vapeur  s’imposent.

Son premier voyage, de Nantes à Montévidéo, Bélem (Brésil) et retour à Nantes est catastrophique : victime d’avaries suite à une tempête après l’escale de Montévidéo, il subit un incendie à Bélem, la cargaison est perdue, il revient à vide et nécessite de lourdes réparations. Ensuite il effectue néanmoins, avec beaucoup de satisfaction, des campagnes jusqu’en 1907. En 1902 il se trouve à la Martinique lors de l’éruption de la montagne Pelée, mais n’ayant pu trouver d’accostage à St Pierre il s’amarre de l’autre côté de l’ile et échappe ainsi à la catastrophe.

Maintenant, techniquement complètement dépassé par les bateaux à vapeur, il se recentre sur le ravitaillement de Cayenne et de son bagne. Promis à une lente destruction il est sauvé grâce à sa ligne et à son bon entretien : il est racheté par le duc de Westminster qui en fait un yacht de grand luxe. Il est alors profondément remanié pour se transformer en palace flottant.

Racheté par Sir Guinness (le brasseur), il navigue sur toutes les mers du monde jusqu’à la mort de ce dernier en 1939. Le Bélem trouve alors refuge sur l’ile de Wight où il sera miraculeusement épargné par les sous-marins allemands pendant la guerre. Il devient ainsi l’un des rares trois-mâts survivants. Mais le manque d’entretien se fait sentir.

Après la guerre, il est dévolu à des occupations moins prestigieuses. Il part pour Venise où le comte Cinni le transforme en navire école pour de jeunes orphelins. L’entretien du navire se révélant prohibitif,  il passe de mains en mains avant d’être repéré par le Dr Gosse et la Caisse d’Epargne le rachète et le ramène en France. Démâté, il est amarré à Paris près de la tour Eiffel pour en faire un musée.

C’est là qu’il rencontre Jackie Sonet ! Celui-ci travaillait sur la tour Eiffel. Très sensible au patrimoine maritime, il demande au commandant Jean Randier de le visiter et celui-ci lui propose de participer à la restauration comme bénévole. C’est ainsi que pendant 4 ans Jackie Sonet travaille sur le Bélem après sa journée de travail et pendant ses week-ends.

Ainsi réhabilité par des bénévoles, la Caisse d’Epargne reprend ses droits, on choisit Nantes pour port d’attache. Le Belem est transformé en navire-école et prend des stagiaires à son bord. En 2002 il fait un grand voyage transatlantique jusqu’à Belem (Brésil), visite la Guyane et participe à la Martinique aux commémorations du centenaire de l’explosion de la Montagne Pelée.

Dans cette nouvelle vie, brillante, tous les bénévoles qui ont participé à sa restauration se sentent quand même bien oubliés …

Après ce magnifique film, tout le monde se retrouve autour des nombreux documents apportés par Jackie Sonet. Cela va d’une découpe de la coque du Belem, à un rivet d’origine de la tour Eiffel, d’une maquette du navire sur un morceau de vergue à beaucoup de livres et de photos.

C’est avec émotion, passion et compétence qu’il commente devant un public particulièrement intéressé. Le plan du navire est même étalé par terre pour une meilleure visibilité !

Pour ceux qui veulent compléter leur connaissance de cette épopée, un livre est à recommander: « Belem, le roman d’une aventure » de Nicolas Plantrou, qui peut être commandé à la maison de la presse de Châteaumeillant.