Le manger et le boire au château du Plaix, chez les Thiaulins

Publié le par nous-en-boischaut-sud

On ne présente plus les Thiaulins de Lignières qui ont transformé leur château du Plaix à St Hilaire en Lignières en un musée ethnographique de très haute tenue consacré à la vie paysanne en bas-Berry entre 1850 et 1950 ; une pépite de notre Boischaut sud.

Cette année encore, les Thiaulins nous présente une exposition consacrée au « Manger et au boire ».

Le manger c’est tout d’abord les céréales avec le blé, l’orge, l’avoine, le blé noir (qui n’est pas une céréale) et aussi le petit épeautre, que l’on nommait ici le « un grain » car pour un grain semé on en récoltait deux : l’un pour la semence suivante, l’autre pour la consommation de l’année. Aujourd’hui les rendements sont plutôt de 150 à 200 pour un grain !

Cette céréale, il faut la récolter à la faucille, celle-ci comporte des dents pour scier la tige, plus facile que couper. Les gerbes sont stockées dans un premiers temps dans le champ, en treiziaux ou en moyette debout (mais plus sensible au vent), ensuite elles sont ramenées à la ferme et rangées en meules. La réalisation d’une meule, ronde ou carrée, est tout un art qui nécessite une grande expérience ; ce n’est pas à la portée de tout le monde.

Le manger et le boire au château du Plaix, chez les Thiaulins

Les pains sont de dimensions impressionnantes, c’est la taille maximum de ce qui peut rentrer dans le four. Mais tout le monde n’a pas un four et la nourriture de base du paysan n’est pas le pain mais le « fromentiau », une bouillie de céréale, qu’il consomme trois fois par jour et tous les jours de l’année.

Le manger et le boire au château du Plaix, chez les Thiaulins

A côté des céréales, la pêche fournit une source de protéines. La pêche à la ligne est récente, elle se développe après la guerre de 14, auparavant on pêche à la main, avec une nasse ou à l’épervier : grand filet plombé qui forme une poche piégeant le poisson … si on a bien su lancer le filet et le tirer sans que les poissons ne s’échappent. Toute une technique !

Le manger et le boire au château du Plaix, chez les Thiaulins

Autres ressources : les fruits, le miel (la seule source de sucre), le fromage et produits laitiers, la viande (on se contente du poulet et du cochon). Le maraichage, ce n’est pas pour la campagne, il se développe autour des villes pour les bourgeois.

Les victuailles, il faut les conserver. Nous retrouvons le séchage des fruits dans le four, après la cuisson du pain et des tartes, les fruits sont ensuite conservés dans de grandes bourolles.

Ensuite les aliments, il faut les cuire. Nous passons près de la cheminée, là où se déroule toutes choses importantes (dont la naissance). On découvre les ustensiles associés à la cheminée. La cheminée ne sera remplacée que tardivement par les foyers fermés : poêles, potagers …

Le manger et le boire au château du Plaix, chez les ThiaulinsLe manger et le boire au château du Plaix, chez les Thiaulins

Et toujours plein d’histoires à raconter : la cuisson des complies. Ah vous ne savez pas ce que sont les complies ?

Le manger et le boire au château du Plaix, chez les Thiaulins

Et on arrive au repas, chez soi ou à l’extérieur. Tenez, un émouchau, vous savez ce que c’est ? C’est un faisceau de branches d’arbres. On le suspendait devant la maison pour indiquer qu’ici on vendait à boire au détail.

Le manger et le boire au château du Plaix, chez les Thiaulins

Et il y a bien d’autres choses à découvrir dans cette exposition, nous n’en relatons qu’une infime partie !

Pour clore cette première journée d’ouverture du musée du Plaix, un concert de musette de cour nous est offert dans la cour du château avec deux musettes et un violoncelle (à l’origine c’était une basse de viole). Contrairement aux habitudes des Thiaulins, il ne s’agit pas de musiques folkloriques, ce sont des musiques savantes, écrites vraisemblablement sous Louis XIV/Louis XV. Elles ont été découvertes par Jacques Margeridon, arrangées par Delphine Bordat. Ils nous les interprètent  accompagnés par Jean-Jacques Smith.

Le manger et le boire au château du Plaix, chez les Thiaulins

Ces musiques et ces danses d’inspiration baroque, dériveront avec le temps vers des airs populaires et seront à l’origine de notre musique folklorique.

L’exposition est ouverte tout l’été (renseignez vous sur le site des Thiaulins de Lignières). Vous avez à votre portée tout un monde complexe, des savoir-faire, une civilisation très riche qui aujourd’hui a complètement disparue. C’est une somme de connaissances qui se perd et bien peu sont à même de les conserver. Un grand coup de chapeau aux Thiaulins qui depuis 66 ans ont quasiment tout conservé !

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