A Briantes, randonnée accompagnée en proverbes
Rendez-vous salle des fêtes fraichement rénovée de Briantes pour la deuxième journée de randonnée accompagnées au Pays de George Sand ce 20 aout.
Avec les habituelles consignes pour la randonnée, on nous distribue, en plus de l’itinéraire de la randonnée, un feuillet : une liste de proverbes qui, parait-il, nous servira pour les animations !
Et c’est parti ! Une petite montée et nous redescendons vers la vallée de l’Indre. Les paysages sont encore verts mais l’Indre est malgré tout en basses eaux. Quelques belles fleurs dans une zone humide, des « dames de nuit » ?
Et voici la première animation par la « Coriace compagnie » : de courtes scènes, d’après Carmontelle (1717-1806), qui correspondent à un proverbe, aux spectateurs de découvrir lequel. Nous avons une aide : le feuillet remis à l’inscription.
Ce militaire qui fait languir son auditoire en apportant la nouvelle que tout le monde attend ? Les réponses fusent, le verdict du saxo ? Non ; la bonne réponse est : « Tout vient à point à qui sait attendre », pas facile ! Et un chocolat pour le gagnant !
Cet Allemand qui se méprend en apprenant le français et n’arrive pas à se faire comprendre : « L’entente est au diseur »
Nous repartons, entourés de bouchures avec de belles mures, mais cette année elles n’ont pas beaucoup de succès. Nous arrivons ainsi à la fontaine de Vaudouan où est installé le ravitaillement de produits locaux : pâté de lapin et pâté végétal, fromage blanc, confiture de courgettes, compote, comme d’habitude, et en plus un feuilleté aux escargots.
Le site, avec sa grande place herbeuse et fleurie, se prête parfaitement au pique-nique (par beau temps). Annick nous raconte la légende de Vaudouan : la bergère qui trouve une statue de la Vierge dans la source, qui la ramène au curé de Briantes pour l’installer dans son église, la statue qui se retrouve le lendemain dans la source de Vaudouan et est emmenée aux Religieux de St Germain de La Châtre et la statue est à nouveau retrouvée à la source de Vaudouan ; la décision de construire une chapelle à Vaudouan, l’impossibilité de la construction à cause de l’eau qui ruine les fondations, le geste de colère du maître-maçon qui lance son marteau et la construction de la chapelle au point de chute du marteau (indiqué par l’apparition d’une génisse blanche). Tout cela se passait en 1013.
Cette légende de statue de Vierge (noire) se répète dans de nombreux lieux du centre de la France (à quelques variantes près). Ici elle prend une signification particulière quand on apprend que l’étymologie la plus probable de Vaudouan est Val Dianus, Dianus étant un dieu gaulois et que ce site était un « lieu de culte druidique et barbare »[1]. Elle pourrait donc apparaitre dans un contexte de christianisation de cultes pré-chrétiens.
Il était donc indispensable de faire une visite de cette grande chapelle même si cela rallonge notre parcours de quelques centaines de mètres.
La chapelle actuelle a été reconstruite en 1866 et la statue actuelle date du début du 19ème siècle, l’originale ayant été détruite à la Révolution.
C’est une magnifique chapelle, entièrement peinte, qui s’offre à nos yeux, avec sa Vierge habillée de lumière ; dans le transept une série d’exvotos témoigne des remerciements à la Vierge.
[1] J.J. Meunier – « Vaudouan » - imprimerie George Sand Ed. (1994)
Mais il est temps de reprendre notre route, parsemée de beaux chênes, certains taillés au cordeau par les vaches !
Quelques petits chemins creux et nous retrouvons notre « Coriace compagnie » pour de nouvelles devinettes : peut-être « tout vient à point pour qui sait attendre » pour cette pièce de collection ingérée malencontreusement ! « Qui dort dine » ça c’est facile !
Arrivés au bord de l’Indre nous croisons un ancien moulin en cours de restauration, mais pour rejoindre l’ancienne voie ferrée la montée est bien raide ! Enfin nous rejoignons Briantes qui se pavoise pour le passage du tour de l’avenir.
Nous retrouvons donc notre belle salle des fêtes pour le repas.
L’après-midi, direction « Le grand Chaumois » en prenant l’ancienne voie ferrée Châteauroux-Montluçon et nous retrouvons la Coriace Compagnie pour quelques énigmes express : « Il ne faut pas tourner autour du pot » (un peu capillotracté, sachant que le pot est ici un livre d’Edgar Poe !), « pierre qui roule n’amasse pas mousse » … mais surtout « souffler n’est pas jouer ».
Nous reprenons notre balade dans la campagne avec de beaux alignements de chênes, dont certains sont pourvus de pleurotes.
A détour d’un chemin, un ferme avec sa grange à porteau et, à la fenêtre de l’écurie un cheval curieux qui pointe la tête.
La remontée sur Briantes nous offre de beaux points de vue sur la campagne bocagère.
A l’arrivée nous sommes accueillis sous l’auvent de la salle des fêtes par Mr le Maire qui nous présente sa commune. Une commune dont la population évolue avec l’arrivée de jeunes urbains parmi l’ancienne population essentiellement rurale, l’un des buts de la municipalité est donc de créer des liens entre tous, la salle des fêtes avec ses annexes : salle intergénérationnelle et salle socioculturelle, en sont des exemples.
Puis le maire nous présente Jules, un très jeune historien briantais qui nous conte, brillamment, trois évènements marquant de l’histoire communale : l’attaque du château de Briantes en 1593, la peste au village d’Etrangle chèvre en 1630 avec la construction de la chapelle St Hubert ainsi que la guerre des cloches en 1860. Jules, voilà un historien et un conteur né !
La journée s’achève par la galette et la boisson offertes par la municipalité après cette belle journée de randonnée.