Ballades de l’Irlande à l’Allemagne avec Roland Kroell
Roland Kroell a une âme de barde irlandais moderne qui aurait troqué sa harpe contre un dulcimer … ou il a une âme de troubadour, on ne sait pas. Dans ses compositions il navigue entre les airs irlandais avec la mise en musique de poèmes de James Joyce, les légendes médiévales (inspirées de Tristan et Isolde, de Parsifal), et les chants traditionnels allemands (c’est tout de même sa culture d’origine) s’inspirant notamment de la révolution de 1848.
Cet excellent compositeur, séjournant chez des amis à Châteaumeillant, nous a offert ce 29 août un récital de chansons, essentiellement irlandaises, mais pas que …
Et quand Roland et Ailyn Kroell se déplacent, à Châteaumeillant ou ailleurs, ils viennent avec leurs instruments ! Sur scène, une épinette des Vosges (dulcimer) une guitare, un tambour à eau, une flute longue, une cornemuse irlandaise et un sandawa ! Le sandawa, nous ne connaissions pas : cet instrument comporte une cinquantaine de cordes réparties de chaque côté de la caisse de résonnance, des cordes que l’on caresse plus que l’on pince, avec le doigt ou avec un archet.
Mais avant le spectacle, une précision : nos artistes n’aiment pas les applaudissements entre les chansons, un mmmmm suffira !
De sa voix profonde Roland Kroell reprend des poèmes de James Joyce qu’il a lui-même mis en musique, entre chansons d’amour et complainte, il s’accompagne du dulcimer ou de la flûte tandis qu’Ailyn caresse son sandawa et à l’occasion manie le son profond du tambour à eau.
James Joyce a écrit beaucoup de poèmes qu’il aurait aimé transformer lui-même en chanson mais ses capacités vocales et musicales ne le lui permettaient pas, il aurait donc aimé écouter Roland !
Puis Roland reprend un poème de Yeats, un compatriote contemporain de James Joyce, « Down by the Sally gardens » poème lui-même inspiré d’un chant traditionnel.
Nous passons ensuite à des thèmes plus religieux. En ces périodes de sécheresse une prière à la pluie est la bienvenue, Ailyn accompagne le dulcimer de Roland du bruit de l’eau (et le lendemain matin, il pleuvait, magique !). Suit une prière pour les chevaliers cathares et finalement, Roland Kroell sort sa cornemuse à soufflet, fabriquée par la maison Kennedy, munie de 7 flûtes. Très bel instrument !
Le spectacle se termine par des chants traditionnels allemands issus de la grande révolution allemande de 1848, en particulier : « Die Gedanken sind frei » (les pensées sont libres !) très connu outre-Rhin. Pour ce chant Roland et Ailyn Kroel sont accompagnés par Jean-Luc Daugeron au piano.
Cette soirée intimiste très agréable a été suivie par plus d’une soixantaine de personnes, heureuses de cette découverte.