Pour les croix des Préveranges : histoire et musique

Publié le par nous-en-boischaut-sud

Il était de tradition dans le Berry, et peut-être ailleurs, que lors des enterrements, le cortège funèbre, allant de la maison du défunt au cimetière, s’arrête à chaque croix rencontrée sur le chemin, fasse une prière et laisse une petite croix en bois sur la grande croix. Cette tradition s’est poursuivie peut-être plus longtemps à Préveranges qu’ailleurs et on trouve encore ici ces grandes croix auxquelles sont accrochées de petites croix en bois.

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Une randonnée, ce matin du 17 septembre, a fait le tour de ces croix mais aujourd’hui beaucoup d’entre elles sont en mauvais état et nécessiteraient une réfection. C’est bien pour cela que nous nous sommes retrouvés le 17 septembre après-midi dans l’église de Préveranges.

Là, nous sommes accueillis par Cécile et Odyle Pérot ainsi que Florence Deru qui, a cappella, nous interprètent une belle chanson du moyen-âge : « Le beau Robert ».

Pour les croix des Préveranges : histoire et musique

Mais Cécile Pérot nous l’indique d’emblée, l’objectif de cette petite fête est de récolter des sous pour la réfection des croix de Préveranges ! Pour ce louable objectif, toutes les associations de Préveranges s’y sont mises et comme il y a beaucoup de musiciens à Préveranges, il a été décidé d’organiser une rencontre « histoire et musique ».

Et le spectacle commence avec Catherine Prosen-Villiod. Notre chanteuse lyrique nous interprète, toujours a cappella et de sa voix profonde, une bénédiction irlandaise traditionnelle.

Pour les croix des Préveranges : histoire et musique

Puis le Père Marie Laurent revient sur le symbole de la croix en faisant le lien entre religieux et culturel. Mais le Père Marie Laurent est, comme d’habitude, venu avec sa guitare. Alors, on commence par un « Halléluia » de Léonard Cohen repris en chœur par l’assistance.

 Puis il nous rappelle que si la croix est le symbole par excellence des chrétiens, il n’en a pas toujours été ainsi. Pour les premiers chrétiens, ce symbole était trop « lourd à porter » et leur symbole était alors le poisson (Ichtus en grec, acronyme de « Jésus Christ fils de Dieu, notre Sauveur »). Le symbole de la croix n’est venu que plus tard avec la diffusion des Evangiles.

 Et comme avec le Père Marie Laurent tout se termine en chanson, il nous interprète, de sa belle voix, un chant religieux dédié à St Jean.

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Nous retrouvons ensuite Catherine Prosen-Villiod pour un chant traditionnel orthodoxe ukrainien. Dans cette mélopée, c’est Marie qui décrit la vie de Jésus. La voix de Catherine fait vibrer toute l’assistance !

Pour les croix des Préveranges : histoire et musique

Cécile Pérot au violoncelle et Céline Mata à la harpe prennent le relais avec Thaïs, l’opéra de Massenet où on retrouve un moine chrétien qui tente de convertir une prêtresse païenne. Dans cette « Méditation de Thaïs », la prêtresse est en extase, nous aussi !

Pour les croix des Préveranges : histoire et musique

Maintenant,  nous entamons la partie historique sur les croix de Préveranges avec Jean-Claude Bouvat Martin mais là, Jean-Claude Bouvat Martin nous le dit d’emblée, les sources sont quasiment inexistantes ; tous les châteaux et les monuments du Berry sont copieusement décrits, mais sur les croix : rien !

Pour les croix des Préveranges : histoire et musique

Il existe différents types de croix : servant au bornage (croix d’asile, croix d’affranchissement…) ou pour marquer un endroit particulier (croix mémorielles, croix de christianisation...), des croix de mission ont été érigées un peu partout au 19ème siècle pour restaurer la pratique religieuse mais ce ne sont pas de ces croix dont il est question ici.

Il existe un autre type de croix : les simples croix de chemin (ou de croisement). Expression de la foi religieuse populaire, elles avaient pour but de rassurer le pèlerin et de le protéger des dangers. Elles étaient souvent érigées à un croisement (carroir) lieu propice aux mauvaises rencontres !

Ce sont à ces croix de chemin que le convoi funèbre s’arrêtait donc pour une prière et laissait, en hommage au défunt, une petite croix en souvenir. George Sand en fait également la relation dans sa description des funérailles berrichonnes.

Les croix actuelles sont, pour les plus anciennes, du 19ème siècle, mais elles ont pu succéder à d’autres croix placées au même endroit.

Céline Mata nous offre ensuite une note lumineuse avec sa harpe en nous interprétant « l’alouette » de Glinka.

Pour les croix des Préveranges : histoire et musique

Catherine Prosen-Villiod conclue la réunion par une chanson berrichonne bien connue : « Les épouseux du Berry » mais interprétée par la voix de Catherine, c’est quelque chose !

Pour les croix des Préveranges : histoire et musique

Et puis nos choristes du début : Cécile, Odyle Pérot et Florence Deru nous entrainent vers la sortie… et l’apéro,  en chantant « Que Gusto » !

Pour les croix des Préveranges : histoire et musique

En sortant, chacun de nous donne sa petite obole en passant pour la réfection des croix.

Un grand bravo pour cette initiative solidaire qui a permis de mettre en valeur les croix de Préveranges et, on l’espère de tout cœur, de les restaurer. Mais s’il faut une initiative du même ordre l’année prochaine, ce sera avec plaisir : c’est si sympathique !

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