Le marché au Cadran de Châteaumeillant avec Châteaumeillant Nature
Le 17 février, comme tous les lundis, le marché au cadran de Châteaumeillant accueillait une vente aux enchères de bovins. Avec l’association Châteaumeillant Nature nous avons eu l’occasion de visiter ce marché accompagné par un administrateur de la structure.
Notre marché au cadran a été créé en 1999 par Mr Magnin-Feyssot, maire de Châteaumeillant, à la demande des éleveurs. Il a été conçu sur le modèle de celui de Moulins-Engilbert (58). La gestion de la structure est actuellement assurée par 10 administrateurs, tous bénévoles, (qui sont également des éleveurs) et elle fonctionne avec 7 emplois temps-plein (9 bouviers, un chef des ventes, une chef des ventes adjointe, secrétariat, comptabilité, agent d’entretien …).
Ici se rencontrent les éleveurs de la région et des acheteurs venant d’un peu toute la France. Les éleveurs arrivent avec leurs animaux à vendre, munis de leur passeport sanitaire, et les acheteurs sont munis de leur caution bancaire. Ainsi tout est sécurisé et lorsque la transaction sera réalisée l’éleveur pourra repartir avec son chèque (les frais de marché sont de 1.5%). Cette garantie de paiement comptant est un atout majeur de ce type de vente.
Aujourd’hui, ce marché aux enchères d’animaux reçoit environ 25.000 bovins et 14.000 ovins par an avec un marché aux bovins par semaine (le lundi) et un marché aux ovins toutes les 2 semaines (le mardi). Le volume d’affaires annuel est de l’ordre de 36 millions d’€.
Pour le marché du lundi, tout commence le jeudi précédent où les animaux qui seront proposés à la vente sont annoncés par les éleveurs, ce qui permet d’informer les futurs acheteurs du volume proposé et ainsi les inciter à se déplacer.
Le lundi, les opérations commencent dès 5h30 du matin par l’accueil des animaux.
A l’arrivée, les animaux sont triés par éleveur, par catégorie de bovin et par lot ; c’est l’éleveur qui décide de la composition des lots qui seront présentés sur le ring de vente.
Les animaux sont examinés pour détecter d’éventuels défauts et éviter les litiges ultérieurs.
La plupart des bovins échangés (70%) sont des animaux « maigres » (ils ont entre 8 et 15 mois) ; ils sont destinés à l’engraissement. Les races sont essentiellement charolaise et limousine (ou croisées). Pour l’engraissement, les mâles partent principalement en Italie et les femelles en Espagne. Après engraissement les mâles sont pour beaucoup destinés aux marchés du Maghreb.
Chaque animal doit posséder son passeport avec toutes les caractéristiques sanitaires (vaccination, important notamment pour l’export). Pour ceux qui le souhaitent un dépistage peut être réalisé sur place par des vétérinaires, ainsi 11000 prises de sang ont été effectuées en 2024.
Depuis plusieurs années, le nombre d’animaux présenté est plutôt en baisse, reflet de la diminution de la production bovine en France, tandis que les prix sont actuellement en forte hausse. L’objectif des administrateurs est de maintenir le volume d’animaux échangés ; pour cela diverses innovations ont été mises en place : vente en live, vente de lots par vidéo …
Les acheteurs proviennent de toute la France ; ils étaient une trentaine ce 17 février. Ils peuvent enchérir depuis la table qui leur est réservée face au ring de vente mais ils ont aussi la possibilité d’enchérir en ligne de chez eux.
Avant d’arriver sur le ring, les animaux passent à la bascule pour la pesée. Le poids est une donnée essentielle pour l’acheteur.
Les acheteurs ne découvrent les animaux que lors de la présentation sur le ring. Pour les présentations d’animaux par vidéo, celle-ci a été tournée sur le lieu de l’élevage par une équipe du cadran de Châteaumeillant.
Le cadran indique le n° de lot, le poids et le montant de l’enchère.
Le chef des ventes anime les enchères. Selon la catégorie de bovin, le prix est indiqué est celui du kg de viande (55% du poids de l’animal), du kg vif ou directement le prix de l’animal.
Lorsque l’enchère est terminée, le chef de vente demande au vendeur s’il accepte le prix (la décision ne doit prendre que quelques secondes). Ainsi l’acheteur garde le contrôle de la vente.
Exceptionnellement les broutards non vendus peuvent repasser pour une deuxième enchère (mais cela reste rare) ; le taux de vente est supérieur à 95%.
Après les enchères, les animaux sont triés par acheteur et par catégorie pour être embarqués dans les camions.
Dans l’après-midi, aucun animal ne reste au cadran ; ceux qui n’ont pas pu être embarqués sont acheminés dans une stabulation mise à la disposition des acheteurs. Le bien-être des animaux est ainsi préservé.
Ce marché au cadran est un outil majeur mis à la disposition de nos éleveurs de la région ; ils sont ainsi assurés de vendre leur production au plus juste prix avec la sécurité du paiement.