Châteaumeillant : Vincent Lucas-Céline Mata, un magnifique duo flûte et harpe
Vincent Lucas flûtiste est premier solo à l’orchestre de Paris, Céline Mata harpiste est diplômée du Conservatoire National de Musique de Paris.
Ils étaient déjà venus à Châteaumeillant en 2023 et avaient enchanté le public. Ils ont accepté de revenir pour nous ce 9 mai dans le cadre des vendredis culturels organisés par l’Association Culture Patrimoine terroir. Le public était à nouveau au rendez-vous.
Le concert a commencé tout en douceur par une sonate de Bach pour flûte et cembalo (clavecin ancien) transcrite pour l’occasion pour la harpe.
Puis est venu la « Fantaisie » de Saint-Saëns, rare œuvre écrite pour la harpe. Cette œuvre majeure du compositeur est appréciée dans le monde entier, notamment au Japon. Elle représente pour beaucoup le summum de la poésie musicale à la française avec ses images, ses tableaux… Pour les spectateurs c’est aussi l’occasion d’apprécier le jeu de doigts de la harpiste !
Après cette pièce classique du répertoire, Vincent Lucas et Céline Mata nous ont proposé de découvrir un compositeur français plus rare : Eugène BOZZA, avec une aria originellement écrite pour saxo et piano mais ici transcrite pour flûte et harpe. C’est un monument musical, avec une partition très technique pour la flûte.
Après ces trois duos flûte et harpe, est venu le temps des solos avec d’abord la flûte seule dans une « Folie d’Espagne » de Marin Marais (écrite à l’origine pour la viole de gambe). Elle se compose de vingt-quatre variations sur le même thème. Vincent Lucas a fait vagabonder son imagination : il y voit le prince charmant tentant de séduire sa belle dans une succession de phases, passion, tendresse, colère, impatience… !
Puis c’est au tour de Céline Mata de nous interpréter la Malaguéna de l’Espana d’Albéniz. Une belle invitation au voyage !
Après une courte pause, les deux artistes ont repris ensemble les « Fantaisies » de Gabriel FAURE. Ces pièces brillantes et très techniques sont largement utilisées pour les concours de flûte en raison de leurs complexités techniques, mais les mouvements très rapides sont aussi un exploit à réaliser pour la harpiste ! C’est l’occasion d’apprécier à nouveau non seulement le jeu de doigts de Céline mais aussi le ballet au niveau des pédales de la harpe !
Enfin pour terminer le programme Vincent Lucas et Céline Mata nous ont interprété la « Fantaisie brillante sur des thèmes de Carmen », un arrangement pour flûte et piano de François BORNE. La transcription pour la harpe étant l’œuvre de Céline Mata.
C’est la fin du programme, certes, mais devant l’enthousiasme du public nous avons eu droit à trois retours sur scène !
D’abord « L’Oblivion » d’Astor Piazzolla, pièce mélancolique aux accents argentins dont l’émotion vous transporte dans une autre dimension ! Puis, par contraste, « Entracte » de Jacques IBERT, aux rythmes si rapides que la flûte parait s’emballer ! Et, le public ne voulant plus les laisser partir, Vincent Lucas et Céline Mata ont repris « l’Entracte » du Carmen de BIZET. Les très nombreux spectateurs sont tous repartis ravis de leur soirée !
Ce concert fut merveilleusement composé avec des morceaux enlevés et très accessibles même pour un public non averti et a permis d’apprécier toute la virtuosité des artistes.
Une belle soirée musicale à la portée de tous. Nos deux artistes ont promis de revenir – nous les attendons !