Le musée de La Châtre ferme ses portes avec l’Oreille à Plumes

Une vielle cherche un oiseau pour aller discuter avec George Sand de leur cohabitation dans le futur musée de La Châtre. C’est ainsi que la Compagnie de l’Oreille à Plumes prend le problème du transfert des collections de l’ancien musée dans le nouveau musée à venir.

Car ça y est, le musée de poche ferme ses portes. Il avait lui-même succédé, mais en format réduit à l’ancien musée « George Sand et de la Vallée Noire » installé jusqu’en 2016 au donjon de La Châtre.

Le site du nouveau musée est connu : c’est l’Hôtel de Villaine, il n’ouvrira pas ses portes avant 4 ou 5 ans, mais, selon l’Oreille à Plumes, c’est déjà l’effervescence dans les anciennes collections du musée pour obtenir les meilleures places. Une inquiétude sourd parmi les collections d’oiseaux et de vielles devant la prétention hégémonique de George Sand de s’arroger la quasi-totalité du futur musée. Voilà ce que ce que nous ont raconté les comédiens lors d’une déambulation éminemment pluvieuse entre l’hôtel de Vilaine, le square George Sand et la mairie, en cette matinée du 21 septembre.

Le musée de George Sand et de la Vallée Noire c’est toute une histoire qui commence avec le Général de Beaufort, un collectionneur du 19^ème siècle natif de La Châtre, qui lègue, entre autre, une importante collection ornithologique : 2500 oiseaux dont certains très rares, soit 40% des pièces du musée (mais il a aussi légué une superbe collection d’art étrusque). Ces collections ont toute leur place dans le futur musée.

Jean Depruneau est le vrai fondateur du musée. Il avait acheté le donjon de La Châtre pour y installer ses collections particulières. Il y avait rassemblé une collection de documents et d’œuvres autour de George Sand. A sa mort, il a légué à la municipalité de La Châtre le donjon et toutes les collections dédiées à George Sand. Qui douterait que George Sand n’ait pas une place centrale dans le futur musée.

Plus récemment, Michèle Fromentaux et son mari Maurice Bourg ont fait une donation majeure au musée : une importante collection de vielles à roue ainsi que de nombreux documents et œuvres ayant trait au Berry (porcelaines, céramiques, dessins, peintures…). Il serait inconcevable que ces collections n’aient pas également leur place dans le futur musée !

A ce propos, le musée de poche présente quelques pièces magnifiques issues de cette donation : vraiment superbe !

Donc, toutes les collections de l’ancien musée ont vocation à rejoindre le futur musée mais la place à accorder à chacune d’entre elles fait débat. Si on peut s’accorder à octroyer une place centrale à George Sand et si les collections de vielles et d’objets représentatifs du Berry de George Sand s’intègrent naturellement dans cet ensemble, les collections provenant du Général de Beaufort paraissent plus décalées. Ces collections sont cependant d’un grand intérêt : collection ornithologiques, mais aussi la collection exceptionnelle d’art étrusque (collection d'art étrusque ).

Le futur musée est encore bien loin d’être ouvert (d’ici 4 ou 5 ans dit-on, qui sait ?), d’ici là la place à accorder aux différentes collections sera très certainement largement débattue. L’objectif est de donner une place majeure à George Sand sans qu’elle soit hégémonique. Mais, au fait, quel sera le nom de ce futur musée ? Il comprendra le nom de George Sand, évidemment. C’est ainsi que se termine notre déambulation. 

Mais le musée de poche étant fermé, La Châtre n’aura plus de musée pendant plusieurs années.  Il sera cependant indispensable d’assurer une continuité jusqu’à l’ouverture du nouveau musée ; des expositions seront organisées hors les murs. Par exemple, en 2026 sera commémoré les 150 ans de la mort de George Sand, l’occasion de célébrations à Nohant et à Gargilesse auxquelles le musée de La Châtre ne saurait être absent.