Fables à Vicq-Exemplet
« Tout monopole est contestable,
en commerce ou en politique,
et dans le domaine artistique.
Or La Fontaine avec ses fables,
détient une exclusivité
sur ce petit genre littéraire,
Je dis : ça commence à bien faire !
Ça manque de moralité ! »
Et Yannick Nédélec est bien là pour combattre ce monopole ; la preuve : le spectacle que le théâtre Maurice Sand de La Châtre nous a présenté ce vendredi 26 octobre 2012 à Vicq-Exemplet.
Yannick Nédélec s’inscrit dans la droite ligne de La Fontaine, avec un profond respect pour le maître : texte rimé, allusions aux problèmes de l’époque, morale finale, mais avec au moins deux différences. Tout d’abord nous sommes au 21ème siècle, non plus au 17ème, ce sont les problèmes d’aujourd’hui qui sont évoqués ; ses fables sont furieusement contemporaines et tous les sujets sont bons pour faire une fable : la vie quotidienne, l’actualité et même les questions philosophiques. Ainsi, Yannick Nédélec nous parle-t-il de la guerre d’Irak, de la mode, du racisme ou des problèmes de couple et accessoirement de Dieu.
Dans les fables de La Fontaine, les animaux évoquent souvent les hommes, avec leurs travers ; les fables de Yannick Nédélec également, mais les hommes ont évolué, alors les animaux aussi, et on retrouve un rat des banlieues, des chameaux alcooliques …
Une autre différence avec La Fontaine, c’est qu’ici, on n’arrête pas de rigoler, peut-être l’aviez-vous deviné, les jeux de mots et de sonorité sont partout.
Et puis Yannick Nédélec est un vrai acteur : il est une poule dans « La poule et le petit pois », il est un chameau dans « L’école des chameaux » toujours avec une présence sur scène étonnante.
Un spectacle époustouflant, drôle et comme tout très bon spectacle, ça fait rire et puis ça fait réfléchir ; au total un récital de 24 fables, avec juste une petite pause musicale au milieu : « les fables, ce ne sont pas comme les chansons, il n’y a pas de musique, alors il faut se reposer, c’est toujours la même partie du cerveau qui travaille (alors qu’il y a des chansons qui ne font pas beaucoup travailler le cerveau). »
Le public est venu nombreux pour ce spectacle délocalisé : environ 80 personnes, pas mal pour Vicq-Exemplet ! Il est composé pour parti de locaux et pour parti d’habitués du théâtre Maurice Sand, et les spectateurs sont ravis ; la preuve ? Les applaudissements bien sûr, mais aussi l’affluence lors de la séance de dédicace des deux recueils de fables de Yannick Nédélec à la fin du spectacle : «La Revanche du Corbeau » et « La démarche du crabe ».
Et tout se termine par la galette offerte par la municipalité, instant qui permet au public de discuter avec l’acteur et avec la représentante du théâtre Maurice Sand. Merci à lui pour cette délocalisation réussie.