Le tour du lac de Sidiailles
Voilà l’un des plus beaux parcours de notre secteur.
Les gorges encaissées de l’Arnon, coupées par un barrage juste en aval de son confluent avec la Joyeuse, ont donné naissance à un magnifique lac aux rives escarpées, destiné à alimenter en eau le sud du département du Cher. Ce site offre des paysages contrastés, très atypiques dans notre Boischaut doucement vallonné.
Au départ de Sidiailles, après quelques viennoiseries, ce dimanche 5 mai, nous partons pour le circuit du tour du lac : 17km. Très vite, le sentier descend dans la cuvette du lac aux rebords verdoyants ourlés de bois, le lac est à peine visible entre les branchages. Les sous-bois sont couverts de fleurs en cette saison : compagnons rouges, jacinthes des bois, ails des ours …
Mais si, très vite, le lac apparaît profondément encaissé dans sa gorge, on réalise également qu’il possède de nombreux petits affluents qui ont creusé des vallons escarpés qu’il nous faudra successivement descendre puis gravir tout au long du parcours, la randonnée est assez sportive. Heureusement, des escaliers sont parfois là pour nous aider.
Passant le barrage, le cours de l’Arnon reprend sa douceur et il est agréable de flâner sur ses berges.
L’autre côté du barrage, offre un paysage sauvage avec des landes à genêts et à bruyère, à visiter dans l’été pour la floraison. Sur la face opposée, la base de loisirs apparaît dans son écrin de verdure, animée surtout pendant la saison estivale avec ses canoës, pédalos et ...accro-branches.
Les petits affluents du lac, dont le franchissement nous cause bien de la fatigue, se terminent en criques intimes, où s’accumule le bois flotté. Moments paisibles, profitons-en.
Sur les parties plus ensoleillées nous retrouvons des orchidées le long des chemins avant d'apprécier la convivialité de ravitaillements raffinés : ici terrine de saumon, plus loin houmous …
Tiens, le sentier des Maîtres Sonneurs passe également par ici.
Continuant notre tour, nous découvrons, cachées dans la végétation, les ruines romantiques du château de la Roche Guillebaud, donjon autrefois dressé sur son éperon rocheux, il apparaît désormais isolé sur son île au milieu du lac, depuis la montée des eaux due à la construction du barrage. Ce château a peut-être inspiré George Sand pour son roman « Mauprat ».
Traversant la rivière La Joyeuse, une des deux contributrices principales du lac, nous nous retrouvons en sous-bois bleus jacinthe avant de rejoindre la base de loisirs et son immense accro-branches qui va bientôt être mis en service, tandis que sur l’Arnon, des pêcheurs profitent du calme de leur barque pour pratiquer leur loisir favori.
Nous arrivons à un petit sentier botanique qui nous présente quelques une des fleurs que nous avons rencontrées sur le parcours, en particulier la clandestine, très belle fleur violette, sans feuille, qui vit en parasite sur la racine des arbres, la cardamine des prés ou l’asphodèle sont également décrites, tandis que les fougères déplient leurs crosses.
Animatrice du sentier botanique, Régine a disséqué pour nous deux fleurs de compagnon rouge : une fleur mâle et une fleur femelle ; ces deux fleurs sont extérieurement très semblables, mais la fleur femelle comporte un ovaire et des étamines, fausses, tandis que la fleur mâle ne comporte que des étamines, mais vraies et portant le pollen.
Dès que nous nous éloignons des gorges de l’Arnon, nous retrouvons nos paysages bocagers habituels, en pente douce avec son exploitation agricole ; contraste saisissant.
A l’arrivée, nous sommes accueillis avec jovialité par les organisateurs et par un petit air d’accordéon. Nous pouvons alors enfin nous détendre et siroter notre apéritif.
Ce fut une très belle balade mais un rien fatigante : un kilomètre le long du lac en vaut bien deux dans notre bocage ! Mais c’est une balade à ne pas manquer.