Traces de loutres à Ste Sévère
Ce lundi 12 novembre, Indre-Nature nous conviait à Ste Sévère pour repérer les traces de loutres le long des rivières du secteur.
Et une bonne nouvelle : la loutre revient ! Elle n’avait jamais totalement disparue de nos cours d’eau, mais depuis 1972, date de sa classification comme animal protégé, les populations se développent, leur territoire s’étend de près de 5km par an dans l’Indre (ce chiffre peut être différent selon les secteurs), et il devient assez facile de repérer les traces de sa présence dans le Boischaut-Sud.
Voir l’animal lui-même est une autre paire de manches, d’abord à cause de ses mœurs quasi nocturnes et parce que la population reste naturellement faible. La loutre est un animal territorial et son domaine varie entre 10 et 50 km pour un mâle selon la ressource alimentaire disponible ; sur ce domaine peuvent vivre également deux femelles. L’intrusion d’un autre animal sur ce territoire est source de conflit, parfois mortel.
Oublions donc la loutre et revenons à ses traces, elles sont de deux sortes : les empreintes et les épreintes (crottes).
La loutre vit essentiellement au bord de l’eau et il ne faut pas rechercher des traces à plus de 5m de la rive. Mais elle laisse de nombreuses empreintes car elle préfère se déplacer sur terre plutôt que dans l’eau. Donc nous allons chercher sur les bancs de sable le long de la rivière ; un banc de sable sous un pont est un espace privilégié car c’est pour elle un passage obligatoire pour éviter de monter et redescendre le talus.
Les empreintes ont une forme arrondie avec normalement cinq doigts mais elles sont très souvent incomplètes.
Les épreintes quant à elles sont utilisées par la loutre pour marquer son territoire, elle les dispose donc dans des endroits faciles à repérer (pierres isolées par exemple) ou sur des sites remarquables (confluent de deux ruisseaux). Elles ont une odeur « douce », rappelant l’odeur du poisson, l’huile de lin ou parfois même la menthe, contrairement à celles de la martre ou du putois, ce qui permet de les distinguer. Là encore, les zones sous les ponts sont de bons endroits pour repérer les épreintes car, à l’abri, elles sont visibles plus longtemps.
Armés de ces renseignements, nous avons parcouru l’Indre et la Taissonne entre Ste Sévère et Pérassay en privilégiant les ponts. Et sous les ponts, nous en avons trouvés des empreintes et des crottes de loutre !
Passant sous un pont sur l’Indre, à Ste Sévère, nous observons dans l’eau un curieux cercle de pierres, d’origine inconnue.
Autre endroit remarquable : un confluent, par exemple le confluent de l’Indre et de la Taissonne ; tout près de ce confluent : un rocher, et sur le rocher : … une épreinte de loutre.
La loutre est donc bien présente, nous en avons vu les traces ! Et puis nous avons passé une très belle matinée dans notre Boischaut revêtu de ses couleurs automnales.