Les Gâs du Berry ont 125 ans : c’est la Festovillage

Publié le par nous-en-boischaut-sud

Les Gâs du Berry ont 125 ans : c’est la Festovillage

Le vendredi, dans la soirée, la fête commence par un défilé : au sortir de l’église, un cortège de baptême, musiciens en tête, pose pour la photo. Le photographe en profite pour faire photographier les enfants de l’école avec leur instituteur ; puis viennent les lavandières, les bergères qui profitent de la présence des musiciens pour se lancer dans la danse.

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Les conscrits sont également là, avec leurs drapeaux et rubans et maintenant, la danse devient plus … virile.

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Mais le défilé que tous attendait, c’est celui des Gâs du Berry (attention : gâs, abréviation de gals pour gaulois ou gaëlique, et non gars, puisque le groupe inclut de nombreuses filles). Avec leurs 64 membres, dont 32 musiciens, voilà un beau défilé et de défiler, ils en ont l’habitude : fondée en 1888, la formation fête aujourd’hui ses 125 ans d’âge.

Les Gâs du Berry ont 125 ans : c’est la Festovillage

Chaleur estivale et défilé, ça donne soif. Les Gâs du Berry offrent l’apéritif, devant leur maison, sur la petite place de Nohant, à tous ceux qui sont venus fêter avec eux cet anniversaire.

Les Gâs du Berry ont 125 ans : c’est la Festovillage

Reposés, nous retrouvons Gérard Guillaume dans la fraicheur de l’église Ste Anne, qui nous conte, photos à l’appui, l’histoire des Gâs du Berry.

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Fondé en 1888, les Gâs du Berry reprennent le flambeau des corporations de ménestriers d’ancien régime à une période où, après la guerre de 1870 et son impact négatif sur les fêtes populaires, de nouveaux instruments s’imposaient : la trompette et le cornet à piston remplaçant la vielle et la cornemuse.

L’association a pour but de conserver la tradition et de ranimer la foi des derniers ménestriers.

La société est fondée par Jean Baffier (dans le Cher) et Edmond Augras (dans l’Indre), deux personnages aussi différents que possible, Jean Baffier, géant gaulois, ultra conservateur, ultra nationaliste et Edmond Augras, franc-maçon, anticlérical, fondateur d’une section locale de la Ligue des Droits de l’Homme.

Dans un premier temps, elle incite les musiciens, reconnus, à reprendre vielle et cornemuse, abandonnées pour des instruments plus modernes. Elle les réunit dans un esprit corporatiste typique des ménestriers et instaure des concours d’admission. Les Gâs du Berry redonnent vie au mythe des Maîtres Sonneurs créé par George Sand.

Suite au succès obtenu lors de l’exposition universelle de 1889, la Société va évoluer. D’abord, à partir des années 1920, pour compenser le départ des musiciens « historiques », la Société cherche à recruter de nouveaux membres et à les former aux instruments traditionnels. Les instruments s’uniformisent, la cornemuse de 13 pouces, jugée trop criarde pour les concerts en intérieur est remplacée par la 16 pouces.

Puis à la fin des années 1940, le groupe évolue en groupe folklorique, représentant le Berry dans diverses manifestations et se frottant aux groupes folkloriques des autres régions. Enfin, depuis la fin du 20ème siècle, les Gâs du Berry évoluent plus qu’ils ne l’avaient fait auparavant, s’ouvrant vers d’autres musiques, incorporant de nouveaux instruments, tout en restant dans le respect des formes traditionnelles.

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Passé et présent ensemble, nous rejoignons « Chez Huriel » pour voir une pièce de théâtre d’un ancien Gâs : Hésus Grué : « La Maîtresse », jouée pour la première fois en 1946.

Hésus Grué était un admirateur de Gaston Couté ; en introduction nous est servi un texte d’Hésus Grué, plein d’humour et d’ironie, écrit à l’occasion de l’inauguration d’une statue de Gaston Couté. L’esprit caustique ne date pas d’hier !

Mais revenons à la pièce. Scénario classique : la grand-mère veut que sa petite fille épouse un homme riche alors qu’elle est amoureuse d’un jeune sans le sou ; le grand père, narquois, soutient sa petite fille. C’est l’occasion de mettre en scène avec une grande justesse, des moments de la vie paysanne du début du siècle.

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Le temps de dîner venu, nous retrouvons le repas préparé par les anciens élèves de l’école de Nohant-Vic, bon et copieux, en plein air bien sûr par cette température estivale.

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Retour près de la scène « Chez Thiennet » pour retrouver toute l’équipe pour leur spectacle « Su l’péliau » retraçant la vie de la place Ste Anne, devant l’église de Nohant, avec la fête animée depuis 40 ans par les Gâs du Berry : musique, chansons, danses.

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La nuit tombante, place au bal, animé dans une première partie par Massa, deux jeunes filles passionnées par la vielle à roue, dans l’univers des Maîtres Sonneurs depuis leur plus tendre enfance. Plus tard, ce sera le Groupe Brave-Na puis les Gars du Berry et leurs amis. « Bal jusqu’à plus d’heure ».

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Et ce n’est pas fini, car il restera alors deux grandes et belles journées de fête, de théâtre, de musique et de danse, avec en plus, des concerts à l’auditorium Chopin. (Martin Beau, Duo Diano, Alinéa, Michel Fraisse, Greg Jolivet et Thierry Pinson).

Le mercredi 24 juillet, les Gas du Berry assuraient, à la Grande de Nohant, avec la complicité d’Yves HENRY, La clôture du Festival Chopin et la transition vers la Festovillage.

Leur entrée en scène sembla bien un peu incongrue, après l’écoute quasi religieuse de la musique de Chopin servie par trois jeunes solistes* de la master-class, au talent plus que prometteur, mais le public s’est vite ressaisi en retrouvant cette musique du Berry qui nous est si familière et nous donne toujours envie de danser.

Nos trois jeunes gens se sont beaucoup amusés du spectacle et le jeune soliste chinois, Frédéric Shi, avec spontanéité et simplicité, se mit à battre la mesure et à inciter la salle et ses collègues à taper des mains, pour accompagner la « Valse à Denis ».

C’est finalement avec allégresse que nous avons suivi les « gâs» et traversé l’péliau pour déguster ensemble la galette et boire le verre de l’amitié chez EUX, LES GAS DU BERRY.

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*Valentin COTTON et Frédéric SHI au piano, Florian PONS au violoncelle.

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